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Journée de lutte contre le sida : l’ONU appelle à intensifier le dépistage et mettre fin à la stigmatisation

 La Journée mondiale de lutte contre le sida a été commémorée pour la première fois au Siège des Nations Unies à New York, le 1er décembre 1988, il y a trente ans.
Photo : ONU/Pernaca Sudhakaran
La Journée mondiale de lutte contre le sida a été commémorée pour la première fois au Siège des Nations Unies à New York, le 1er décembre 1988, il y a trente ans.

Journée de lutte contre le sida : l’ONU appelle à intensifier le dépistage et mettre fin à la stigmatisation

Santé

30 ans après la première Journée mondiale de lutte contre le sida, les Nations Unies estiment que le rythme des progrès ne correspond pas aux ambitions internationales et qu’il faut intensifier le dépistage.

Plus de 77 millions de personnes ont été contaminées par le VIH, et plus de 35 millions sont mortes de maladies associées au sida. Cette année la Journée, qui est officiellement célébrée le 1er décembre, a pour slogan : Connais ton statut !

« D’énormes progrès ont été faits dans le diagnostic et le traitement de ces maladies, et les efforts de prévention ont permis d’éviter des millions d’infections », note le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, dans un message. « Pourtant, le rythme de ces progrès ne correspond pas aux ambitions internationales ».

Le chef de l’ONU souligne que le nombre de nouveaux cas d’infection à VIH ne diminue pas assez vite, que certaines régions sont à la traîne, et que les moyens financiers sont insuffisants.

« La stigmatisation et la discrimination entravent toujours l’accès à la prévention et au traitement, en particulier chez les populations les plus à risque, à savoir les homosexuels et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les travailleurs et travailleuses du sexe, les transgenres, les usagers de drogues injectables, les détenus et les migrants, ainsi que les jeunes femmes et les adolescentes », ajoute-t-il.

Par ailleurs, un quart des personnes qui vivent avec le VIH ignorent qu’elles sont porteuses du virus et ne prennent donc pas les décisions qui s’imposent en ce qui concerne la prévention, le traitement et les autres services d’aide et de soin.

Il est temps d’intensifier le dépistage

Selon M. Guterres, il est encore temps d’intensifier le dépistage du VIH ; d’élargir l’accès aux traitements ; d’accroître les moyens alloués à la prévention des nouvelles infections ; et de mettre fin à la stigmatisation.

« Le chemin que nous choisirons d’emprunter décidera de l’évolution de l’épidémie – soit nous éradiquons le sida d’ici à 2030, soit nous laissons les générations futures continuer de porter le fardeau de cette terrible maladie », conclut-il.

Dans un rapport publié la semaine dernière, l’ONUSIDA appelle à redoubler d’efforts pour atteindre les 9,4 millions de personnes vivant avec le VIH qui ne savent pas qu’elles sont contaminées. Le rapport montre que l'un des principaux obstacles au dépistage est la stigmatisation et la discrimination.

L’Agence des Nations Unies pour les migrations (OIM) note également que la stigmatisation et le manque de sensibilisation sont deux des principaux facteurs empêchant les migrants de connaître leur statut VIH, ce qui les rend plus vulnérables au sida.

Les jeunes sont aussi vulnérables, souligne la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, qui insiste sur l’éducation à la sexualité pour protéger les jeunes contre le VIH.

« La connaissance protège. Indépendamment de l’enseignement dispensé aux jeunes sur la manière de prévenir le VIH et d’accéder aux tests de dépistage, l’éducation sexuelle leur permet aussi de développer des compétences nécessaires à une vie quotidienne plus saine et plus sûre », déclare-t-elle dans un message.