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Conseil des droits de l’homme : les progrès du Congo sur la santé et l’éducation 

Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève.
Photo ONU/Elma Okic
Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève.

Conseil des droits de l’homme : les progrès du Congo sur la santé et l’éducation 

Droits de l'homme

Dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU), ce troisième passage de la République du Congo devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, a été l’occasion pour la délégation congolaise de relever « les évolutions importantes enregistrées dans le domaine des droits de l’homme » et ressortir « les difficultés rencontrées ».

Parmi ces progrès, le Ministre des affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger est revenu sur les succès notés dans le domaine de l’éducation. En République du Congo, la scolarité est obligatoire jusqu’à l’âge de seize ans. « Le droit à l’éducation, l’égal accès à l’enseignement et à la formation sont garantis à tous les enfants congolais, sans discrimination aucune », a déclaré ce mercredi à Genève, Jean-Claude Gakosso. 

En dépit des disparités, les données statistiques reprises dans le rapport national sont des indicateurs crédibles de cette égalité d’accès au système éducatif, de même qu’elles constituent de précieux indices d’appréciation de l’égalité entre filles et garçons en matière de scolarité. 

 Le droit à l’éducation, l’égal accès à l’enseignement et à la formation sont garantis à tous les enfants congolais, sans discrimination aucune - Jean-Claude Gakosso, Ministre des affaires étrangères du Congo 

En matière de santé, le Congo a souligné qu’il est dans un processus d’élaboration de la couverture santé universelle. Une politique qui a été instituée par la loi n° 37-2014, du 27 juin 2014 portant régime d’assurance maladie universelle. « Dans ce cadre, les soins d’urgence relatifs à la santé maternelle, néo-natale et infantile donnent des signaux positifs et comportent des indicateurs encourageants », a ajouté le chef de la diplomatie congolaise.

D’autant que sur le terrain, « le taux de mortalité maternelle est passé de 436 décès pour 100.000 naissances vivantes, en 2015, à 226 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2017 ». Dans la même période, le taux de mortalité néo-natale, est passé de 21 décès pour 1000 naissances vivantes à 15 décès pour 1000 naissances vivantes. Selon le Ministre des affaires étrangères, le taux de mortalité infantile, se situe à 56 décès pour 1000 naissances vivantes. 

La situation humanitaire dans le département du Pool

Des précisions qui ont dû répondre aux questions de la délégation togolaise qui avait salué les politiques adoptées par le gouvernement du Congo en vue de faciliter l’accès des populations aux soins de santé et accroître l’accès équitable à une éducation de qualité. 

De façon générale, le Congo a décliné sa feuille de route sur les droits humains, avec une attention particulière sur les « groupes vulnérables ». Outre les efforts consacrés pour l’accueil des réfugiés étrangers (essentiellement rwandais et centrafricains) la République du Congo a été confrontée au cours des dernières années, au plan interne, à un déplacement de populations dans la partie sud du Département du Pool. « Un déplacement consécutif, comme vous le savez vous-mêmes, à la crise qui a sévi dans cette partie de notre pays », a d’ailleurs admis le Ministre des affaires étrangères du Congo. 

Lors des débats, la situation dans ce département et l’accord de de cessez-le feu et de cessation des hostilités signé en décembre 2017 « entre le Gouvernement et les représentants de la rébellion active dans la région », ont été abordés dans l’enceinte du Conseil des droits de l’homme. Ça a été le cas du Canada, qui a salué l’accord de cessez-le-feu et souhaité que les canaux de dialogue politique demeurent durables et que l’espace démocratique s’élargisse. Ottawa a ainsi recommandé à Brazzaville de « mettre en place une commission indépendante de justice, vérité et réconciliation afin de faire toute la lumière sur les événements ayant eu lieu dans le Pool d’avril 2016 à décembre 2017 ».

De son côté, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme s’est félicité cette année de l’accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et les groupes armés visant à mettre fin à la crise dans la région du Pool. Dans le rapport transmis en marge de l’examen du Congo, les services de la Haut-Commissaire Bachelet rappellent que depuis 2015, ils discutaient avec le gouvernement de la nécessité d’une commission d’enquête nationale véritablement indépendante et efficace sur les allégations d’exécutions extrajudiciaires et d’autres violations graves, comme cela avait été recommandé à plusieurs reprises par ses missions d’évaluation et de suivi. « En 2017, le Haut-Commissaire s’est félicité de la volonté du Gouvernement de régler la situation des nombreuses personnes qui feraient l’objet d’une détention illégale. On attendait une action rapide du Gouvernement pour avancer sur ces questions », a précisé le Haut-Commissariat aux droits de l’homme.

Un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion dans le Pool

Sur ce point, le Congo a voulu mettre en avant la dynamique de paix qui est « progressivement revenue dans ce département depuis presque un an », grâce aux efforts conjoints « des pouvoirs publics et des partenaires bilatéraux et multilatéraux ». Des actions qui ont ainsi favorisé le retour chez elles des populations naguère déplacées. 

Reste que la République du Congo a reconnu « en toute humilité que la mise en œuvre des recommandations qu’elle a acceptées lors du 2e cycle de l’examen périodique universel n’a pas été exempte de difficultés ». Parmi ces difficultés, Brazzaville retient le fait qu’il a été confronté à une situation d’insécurité dans le département du Pool. « Aujourd’hui, fort heureusement, le processus de retour à la paix dans ce département est en cours, ainsi que je l’ai dit à l’instant. 

Le 23 décembre 2017, un accord de cessez-le feu et de cessation des hostilités dans ce Département a été signé entre le gouvernement et les représentants de la milice qui était active dans la région », s’est réjoui le Ministre des affaires étrangères. A cet égard, le chef de la diplomatie congolaise a rappelé qu’en mars 2018, un autre plan d’aide humanitaire a été lancé. « Un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion a été adopté et est en cours d’exécution actuellement », a conclu le Ministre, Jean-Claude Gakosso. 

Les trois États faisant partie du groupe de rapporteurs (« troïka ») pour l’examen du Congo sont : la Côte d’Ivoire, l’Ukraine et l’Espagne. Le Groupe de travail sur l’EPU adoptera les recommandations faites au Congo dans l’après-midi du vendredi 16 novembre. Brazzaville pourra alors indiquer sa position sur les recommandations reçues lors de l’examen. A noter que le premier et le second EPU du Congo ont eu lieu en mai 2009 et octobre 2013 respectivement.