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A Genève, l'OMS et ses partenaires discutent des solutions à trouver à la pollution atmosphérique

Un garçon attendant son bus à Ulaanbaatar, en Mongolie, où la pollution de l'air est à un niveau dangereusement élevé.
Photo UNICEF/Mungunkhishig Batbaatar
Un garçon attendant son bus à Ulaanbaatar, en Mongolie, où la pollution de l'air est à un niveau dangereusement élevé.

A Genève, l'OMS et ses partenaires discutent des solutions à trouver à la pollution atmosphérique

Santé

A Genève, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires ont ouvert mardi la première conférence mondiale sur la pollution de l’air et ses conséquences sur la santé.

Pendant trois jours les professionnels de la santé et de l’environnement sont invités à proposer des actions pour contrer la pollution de l’air qui est l’une des plus grandes menaces pour la santé mondiale.

« La pollution atmosphérique tue 7 millions de personnes chaque année », a rappelé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS a l’ouverture de la conférence.

Neuf personnes sur 10 dans le monde, respirent de l'air pollué par les émissions du trafic routier, de l'industrie, de l'agriculture et de l'incinération des déchets. Environ 3 milliards d’individus continuent d'utiliser des foyers et des combustibles fumants et polluants dans leurs maisons pour cuisiner et se chauffer.

« Selon nos dernières estimations, près d'un tiers des décès par crise cardiaque, accident vasculaire cérébral, cancer du poumon et maladies respiratoires chroniques sont dus à la pollution atmosphérique », a dit le Dr Tedros.

Pour le chef de l’OMS, ce qui est le plus tragique est que ces 7 millions de décès sont évitables. « Le coût de l’action est élevé, mais le coût de l’inaction est encore plus élevé », a prévenu le chef de l’agence onusienne pour la santé qui garde toutefois toutes les raisons de rester optimiste.

Dans presque tous les secteurs qui contribuent à la pollution de l’air, de nombreuses solutions éprouvées voient le jour. Partout dans le monde, de plus en plus de villes, de régions et de pays prennent les devants et agissent contre la pollution atmosphérique. Les femmes et hommes sont également plus nombreux à s’informer sur les conséquences de la pollution de l’air et à défendre leur droit de respirer un air pur.

Face à la pollution atmosphérique, l’action doit être collective et solidaire, estime l’OMS. « Aucune personne, groupe, ville, pays ou région ne peut résoudre le problème seul. Nous avons besoin d'engagements et d'actions forts de la part de tous : gouvernements, dirigeants communautaires, maires, société civile, secteur privé et particuliers », a souligné le Dr Tedros.

Dans des villes comme Beijing, en Chine, la pollution de l'air est un problème sanitaire majeur.
Photo OMM/Alfred Lee
Dans des villes comme Beijing, en Chine, la pollution de l'air est un problème sanitaire majeur.

L’OMM plaide pour davantage de stations de mesure de la pollution atmosphérique

Co-organisateur de la conférence, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) œuvre aux côtés de l’OMS pour renforcer la coordination entre les services météorologiques qui prévoient et mesurent la pollution et la communauté sanitaire qui traite son impact sur la santé humaine.

Selon l’OMM, les lois sur la qualité de l’air ont permis de réduire la surface de la pollution de l’ozone en Europe et en Amérique du Nord en comparaison à l’Asie de l’Est. L’agence météorologique onusienne appelle à mettre davantage de stations de mesure de pollution de l’ozone qui est mauvaise pour la santé, les récoltes agricoles et constitue un gaz à effet de serre.

« Nous avons encore la possibilité de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius », a rappelé Petteri Taalas, le Secrétaire général de l’OMM à l’ouverture de la conférence, soulignant que « la qualité de l’air et l’atténuation du changement climatique vont de pair ».

La Convention sur l’air de l’UNECE : un exemple pour d’autres régions

A Genève, la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (UNECE) est également mobilisée dans la lutte contre la pollution atmosphérique.

« Dans la région de l’UNECE qui s’étend des Etats-Unis et du Canada au Kazakhstan et la Fédération de Russie, nous nous (attaquons à ce problème) avec la convention sur l’air depuis près de 40 ans avec des résultats concrets », a déclaré Olga Algayerova, la Secrétaire exécutive de la Commission.

La Convention sur l’air a permis de réduire les émissions nocives dans l’air entre 40% et 80% en Europe, et de 30% à 40% en Amérique du Nord.

« Bien que la Convention sur l’air soit un instrument régional, d’autres régions viennent nous demander conseil. Nous croyons que la Convention est un grand model le qui peut être répliquée dans d’autres régions et qu’elle peut partager ses leçons apprises », a dit Mme Algayerova.