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La Cour pénale internationale est plus pertinente que jamais, affirme son Président à l'ONU

Le juge Chile Eboe-Osuji, Président de la Cour pénale internationale (CPI), présente le rapport d'activité de la Cour pénale internationale à l'Assemblée générale.
Photo : ONU/Loey Felipe
Le juge Chile Eboe-Osuji, Président de la Cour pénale internationale (CPI), présente le rapport d'activité de la Cour pénale internationale à l'Assemblée générale.

La Cour pénale internationale est plus pertinente que jamais, affirme son Président à l'ONU

Droit et prévention du crime

La Cour pénale internationale (CPI) est aujourd’hui plus pertinente que jamais, a affirmé ce lundi le Président de la CPI, le juge Chile Eboe-Osuji, en présentant le rapport d’activité de l’organe devant l’Assemblée générale de l’ONU à New York.

« La création de la Cour pénale internationale a été impulsée par les atrocités inimaginables dont ont été victimes des millions d'enfants, de femmes et d’hommes au cours du 20ème siècle, et qui ont profondément choqué la conscience de l'humanité », a déclaré le juge nigérian, faisant toutefois remarquer que les crimes les plus graves se sont multipliés depuis la création de la Cour, le 17 juillet 1998.

La présentation du rapport d’activité de la CPI devant l’ONU a revêtu une importance particulière cette année, à l’occasion du 20ème anniversaire de l’adoption du Statut de Rome qui a créé la Cour.

Le Président de la CPI a appelé à mener une réflexion sur ce que signifie la création de cette Cour, sous l’égide des Nations Unies. « Aux yeux de ceux qui commettent les violences armées et mènent des guerres, la simple existence de ce mécanisme de reddition de comptes est ‘un obstacle dérangeant’ pour ceux qui sont enclins à des comportements constituant des crimes d’atrocités », a-t-il dit.

« La Cour n’usurpe pas mais protège la souveraineté nationale envers laquelle elle est déférentielle », a ajouté le Président.

Il a rappelé le principe de complémentarité qui caractérise la Cour, organe de recours de dernière instance en cas d’atrocités.

Le juge a appelé à reconnaître l'apport de la CPI, dont l’objectif est de protéger la paix, la sécurité et les droits des personnes par le biais de la coopération multilatérale.

Nous défendons les victimes, nous combattons l’impunité

Chile Eboe-Osuji a aussi souhaité souligner la charge grandissante de la CPI qui au-delà des nombreuses situations et affaires au stade d’examen préliminaire et activités préalables au procès, est désormais de plus en plus engagée dans les réparations,  soulignant l’importance accordée aux victimes par la Cour.

« Le Statut de Rome porte en lui un message : il dit aux peuples du monde que nous défendons les victimes, que nous combattons l’impunité, que nous répondons aux actes de génocide et de crimes contre l’humanité ; et que nous ne tolérerons ni les crimes de guerre ni les crimes d’agression », a souligné pour sa part le Vice-président de l’Assemble générale s’exprimant au nom de la Présidente de l’Assemblée générale, Maria Fernanda Espinosa.

Selon lui, si la responsabilité première de la justice pénale revient aux États, la CPI est néanmoins devenue un élément indispensable de l’architecture globale.

« Son existence même sert de dissuasion et d’outil de prévention des crimes internationaux ...[et] contribue à préserver des sociétés stables capables de protéger les droits de l’homme et de réaliser le développement durable », a affirmé M. Kornelios Korneliou. 

« Les guerres et les atrocités qui ont émaillé notre histoire nous ont appris une chose : notre paix et notre prospérité dépendent des efforts multilatéraux et des institutions comme la CPI. Pour protéger et défendre les plus vulnérables, nous devons soutenir ces institutions et les principes qui les guident », a conclu le Vice-Président de l’Assemblée générale.