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A Genève, vibrant plaidoyer de María Fernanda Espinosa pour la défense du multilatéralisme

La Présidente de l'Assemblée générale des Nations Unies, Maria Fernanda Espinosa, à l'ouverture du Forum mondial de l'investissement à Genève.
Photo CNUCED/Violaine Martin
La Présidente de l'Assemblée générale des Nations Unies, Maria Fernanda Espinosa, à l'ouverture du Forum mondial de l'investissement à Genève.

A Genève, vibrant plaidoyer de María Fernanda Espinosa pour la défense du multilatéralisme

Paix et sécurité

« Ma présidence est fortement guidée par un engagement en faveur du multilatéralisme ». Devant les médias ce mardi à Genève, la Présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies a prôné le dialogue et le multilatéralisme pour régler les problèmes et les crises au niveau mondial.

Ce message martelé hier à l’ouverture du Forum mondial de l’investissement a été réitéré aujourd’hui par María Fernanda Espinosa, en rappelant une nouvelle fois sa détermination à déployer tous ses efforts pour renforcer le multilatéralisme. « Je crois fermement que le seul moyen de résoudre les problèmes mondiaux consiste à adopter une approche multilatérale », a-t-elle dit.

Sur les bords du Lac Léman, elle a pris à nouveau son bâton de pèlerin pour convaincre les acteurs de la Genève internationale sur l’importance du multilatéralisme, « même si on nous dit ou voyons tous les jours que le multilatéralisme diffère des intérêts nationaux ». La Présidente de l’Assemblée générale est donc à Genève pour dire qu’il est possible de préserver en même temps les intérêts nationaux et la souveraineté et que les États Membres travaillent ensemble pour contribuer au multilatéralisme. « L’un n’exclut pas l’autre », dit-elle.

« Qui peut penser que la lutte contre le changement climatique, le combat contre la tuberculose ou le VIH/sida, les catastrophes naturelles et le désarmement peuvent être résolus par un seul pays », a-t-elle interrogé tout en insistant tout de même sur le fait que « consensus ne veut pas forcément dire unanimité ».

Cette volonté du dialogue et du multilatéralisme se traduit d’ailleurs par son engagement en faveur de la question des migrations, et cette conférence internationale prévue en décembre prochain à Marrakech (Maroc) où les États membres adopteront le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière. A cet égard, María Fernanda Espinosa a souligné que la question des migrations et des réfugiés est l’une de ses sept priorités pour cette 73e session de l’Assemblée générale.

Qui peut penser que la lutte contre le changement climatique, le combat contre la tuberculose ou le VIH/sida, les catastrophes naturelles et le désarmement peuvent être résolus par un seul pays - la Présidente de l'Assemblée générale

Interrogée sur cette « caravane » de migrants du Honduras vers le Nord de l’Amérique, la Présidente de l’AG a répondu que de façon générale, cette complexe situation touche des pays pour différentes raisons. « L’histoire de l’humanité, c’est aussi l’histoire des migrations », a-t-elle ajouté, tout en plaidant pour des règles communes pour arriver à une meilleure gestion des migrations dans le monde.

Outre le sort des migrants et des réfugiés, la Présidente de l’Assemblée générale a rappelé ses six autres priorités. A savoir la parité entre les sexes ; l’environnement, dont l’interdiction des matières plastiques ; les droits des personnes handicapées ; la paix et la sécurité, avec l’accent mis sur la prévention et le rôle de la jeunesse ; la revitalisation des Nations Unies ; et le travail décent et la croissance économique. « Ce sont des thèmes qui sont le moteur de mon travail et animent notre agenda », fait-elle remarquer.

La contribution des jeunes et du secteur privé pour la mise en œuvre des ODD

De toutes ces urgences, l’ancienne Cheffe de la diplomatie équatorienne a insisté sur cette campagne mondiale participative qu’elle entend lancer sur le rôle des jeunes dans la promotion de la paix et la sécurité ainsi que sur le travail décent. Une façon de rappeler que le travail décent est la clé du développement durable surtout pour cette frange juvénile. D’autant qu’elle reprend les chiffres avancés par l’Organisation internationale du travail (OIT) qui estime que plus de 600 millions de nouveaux emplois doivent être créés d’ici à 2030, simplement pour suivre le rythme auquel s’accroît la population mondiale en âge de travailler.

Dans ce combat du développement durable, elle a aussi plaidé pour plus d’engagement du secteur privé. Une profession de foi rappelée la veille à l’ouverture du Forum mondial de l’investissement. « La participation du secteur privé à la réalisation des objectifs de développement durable est cruciale. Nous devons travailler ensemble en tant que grande équipe mondiale, il n’y a pas de temps à perdre », a indiqué la Présidente de l’Assemblée générale.

Pour y arriver, elle entend poursuivre le travail avec tous les États membres de l’ONU, avec notamment une présidence guidée par l’acronyme DARE (delivery, accountability, relevance, efficiency) qui signifie ‘oser’ en anglais. Exécution, responsabilité, pertinence et efficacité : avec ces quatre mots qui vont résumer son action à la tête de l’Assemblée générale, elle a affiché sa détermination à obtenir « des résultats concrets » pour les populations que nous servons. « Nous devons écouter davantage les gens et traduire leurs besoins en actes », conclut la Présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies.