L'actualité mondiale Un regard humain

Au Darfour, la mise en œuvre de l’accord de paix se poursuit à un rythme lent (ONU et UA)

Le chef de l’Opération de l’Union Africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD), Jeremiah Mamabolo, fait un exposé devant le Conseil de sécurité sur la situation dans cette région du Soudan.
Photo : ONU/Manuel Elias
Le chef de l’Opération de l’Union Africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD), Jeremiah Mamabolo, fait un exposé devant le Conseil de sécurité sur la situation dans cette région du Soudan.

Au Darfour, la mise en œuvre de l’accord de paix se poursuit à un rythme lent (ONU et UA)

Paix et sécurité

Le chef de l’Opération de l’Union Africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD), Jeremiah Mamabolo, a fait le point lundi sur la situation dans cette région de l’ouest du Soudan.

S’exprimant par visioconférence devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial conjoint de l’UA et de l’ONU a indiqué que la mise en œuvre du Document de Doha pour la paix au Darfour se poursuit à un rythme lent, cette dernière étant minée par des contraintes de capacités et de ressources.

Jeremiah Mamabolo continue de discuter avec le gouvernement soudanais et les mouvements non-signataires en appui du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’UA sur le Soudan, pour surmonter leurs différences. L’objectif est qu’ils se mettent d’accord pour signer un cadre de pré-négociation qui faciliterait une cessation des hostilités et la reprise des négociations politiques.

Le chef de la MINUAD a exhorté le Conseil de sécurité à envisager des mesures contre Abdul Wahid Nour, le chef de l’Armée de libération du Soudan (SLA), rappelant que les efforts pour ramener ce mouvement dans les processus de paix ont échoué.

« De toute évidence, Abdul Wahid Nour préfère la belligérance et la lutte armée à la cessation des hostilités et au processus politique », a déclaré Jeremiah Mamabolo, qui estime très improbable une participation du leader de la SLA au processus de paix.

Situation sécuritaire relativement calme

Si la situation sécuritaire au Darfour reste relativement calme, la MINUAD a enregistré une hausse des tensions entre éleveurs et agriculteurs - principalement des personnes déplacées et rapatriées - sur la question des terres et des ressources.

Malgré des ressources limitées, les partenaires humanitaires continuent d’apporter une aide aux personnes dans le besoin dans les cinq Etats de la région.

Les préoccupations concernant les droits de l’homme sont toujours d’actualité au Darfour, a dit Jeremiah Mamabolo, indiquant que les préparatifs pour des « discussions constructives » ont été lancées avec Khartoum pour établir un bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme au Soudan.

Concernant la restructuration de la MINUAD, Jeremiah Mamabolo a informé le Conseil de sécurité du déménagement du quartier général de l’opération conjointe d’El Fasher vers Zalingei. Il a indiqué que la MINUAD est dans les temps pour réduire sa composante militaire de 4685 personnes et sa composante civile de 1184 personnes d’ici fin juin 2019. Cinq sites de l’opération conjointe devraient également fermer ce mois-ci et cinq autres d’ici la fin de l’année.

Créée le 31 juillet 2007 par une résolution du Conseil de sécurité, l’Opération Union africaine-Nations Unies au Darfour a essentiellement pour mandat de protéger les civils. Son mandat est en cours jusqu’au 30 juin 2019.