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Mali : le chef de l’ONU appelle à matérialiser les dividendes de la paix

Des policiers de l'ONU au Mali discutent avec la population lors d'une patrouille dans les rues de Menaka, dans le nord du pays.
Photo: ONU/Marco Dormino
Des policiers de l'ONU au Mali discutent avec la population lors d'une patrouille dans les rues de Menaka, dans le nord du pays.

Mali : le chef de l’ONU appelle à matérialiser les dividendes de la paix

Paix et sécurité

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé mercredi la communauté internationale à redoubler d’efforts pour relever le « mélange néfaste de défis » qui touche le Mali et le Sahel et permettre à la région de tirer profit de son potentiel.

« Nous avons, avant tout, la responsabilité d’accélérer les efforts que nous déployons en faveur du Pacte pour la paix », a dit M. Guterres lors d’une réunion de haut niveau sur le Mali et le Sahel organisée en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies en présence du Président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, récemment réélu.

Pour le Secrétaire général, les retards pris dans la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali ne feront « qu’aggraver les problèmes de sécurité et entravé la marche vers la stabilité ».

« Il est temps que toutes les parties honorent leurs obligations, notamment en accélérant l’application de la feuille de route du 22 mars », a souligné le chef de l’ONU.

M. Guterres estime que les dividendes de la paix doivent se matérialiser pour le peuple malien dans leur vie quotidienne. « À cette fin, il est essentiel que les Maliens s’approprient ce processus, et que le plus large éventail de la société malienne, y compris – et surtout – les femmes, ait voix au chapitre », a-t-il dit.

Une électrice vote lors du scrutin présidentiel au Mali en août 2018.
Photo : MINUSMA/Harandane Dicko
Une électrice vote lors du scrutin présidentiel au Mali en août 2018.

 

Pauvreté, changement climatique, chômage, démographie, déficits de gouvernance. Le Secrétaire général a énuméré les nombreux défis qui affectent le Mali et plus largement la région du Sahel, auxquels viennent s’ajouter les menaces du terrorisme, de l’extrémisme violent et de l’insécurité chronique.

Face à ces menaces, le chef de l’ONU a souligné que la Force conjointe du G5 Sahel est un bon exemple de responsabilité régionale. « Mais il lui faut un mandat fort et un financement pérenne », a-t-il martelé à l’adresse des Etats africains, notamment du Sahel, et de l’Union africaine, mais aussi l’Union européenne et des autres partenaires internationaux engagés dans l’Alliance pour le Sahel.

« La paix et le développement durable ne seront possibles que si nous unissons tous nos efforts, guidés par une vision commune et des objectifs partagés », a rappelé le Secrétaire général.

Après plus d’un an de travail, la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel est en place, s’est félicité M. Guterres, rappelant que ce cadre vise à renforcer la gouvernance, améliorer la sécurité et contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) dans la région.

Pour le Secrétaire général, « le moment est venu d’agir collectivement » afin de pouvoir contribuer à l’édification de « l’avenir durable, inclusif et sûr que les peuples du Mali et du Sahel méritent ».

 

A l'issue de son intervention lors de la 73ème session de l'Assemblée générale, le Président Ibrahim Boubacar Keita répond aux questions d'ONU Info.
ONU/Daniela Gross
A l'issue de son intervention lors de la 73ème session de l'Assemblée générale, le Président Ibrahim Boubacar Keita répond aux questions d'ONU Info.