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L’Iran fustige à l’ONU la politique américaine de l’administration Trump

Le Président iranien Hassan Rouhani devant l'Assemblée générale des Nations Unies.
Photo : ONU/Cia Pak
Le Président iranien Hassan Rouhani devant l'Assemblée générale des Nations Unies.

L’Iran fustige à l’ONU la politique américaine de l’administration Trump

Paix et sécurité

Le Président iranien, Hassan Rouhani, a vivement dénoncé mardi les positions des Etats-Unis, déplorant notamment ce qu’il considère comme leur mépris pour les règles internationales.

Dans son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, prononcé quelques heures après celui du Président américain Donald Trump, M. Rouhani a estimé regrettable de voir des dirigeants internationaux encourager les tendances extrémistes, racistes et xénophobes, de manière guère éloignée du nazisme, et fouler aux pieds le droit international.

Il a notamment qualifié « d’acte immoral » la convocation mercredi d’une séance de haut niveau du Conseil de sécurité consacrée à la non-prolifération des armes de destruction massive.

Les États-Unis, « tout du moins l’administration actuelle », semblent déterminés à ce que les institutions internationales soient frappées de paralysie, a déclaré M. Rouhani. Il a déploré le récent retrait des États-Unis du Plan d’action global commun (l’accord sur le nucléaire iranien) au mépris du droit international et des obligations contractées par le prédécesseur de M. Trump.

Il a cependant loué « la position unie et catégorique » de la communauté internationale vis-à-vis du retrait américain et rappelé que le Plan d’action avait été entériné par le Conseil de sécurité à l’unanimité de ses membres dans la résolution 2231 (2015).

L’Iran a respecté ses engagements dans le cadre de ce Plan d’action, comme l’ont montré 12 rapports de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AEIA), alors que les États-Unis n’ont pas respecté les leurs, sous des motifs fallacieux, a affirmé M. Rouhani. Il a exhorté l’ONU à faire en sorte qu’aucun État ne puisse se dérober à l’exécution de ses engagements internationaux, avant de dénoncer les menaces américaines contre les pays qui appliquent la résolution 2231. C’est la première fois qu’un pays encourage des violations du droit international, a-t-il déclaré, en dénonçant également la position des États-Unis vis-à-vis de la Cour pénale internationale. M. Rouhani a appelé les autres parties signataires du Plan d’action à continuer d’appuyer la mise en œuvre de cet instrument, qui constitue un « succès très important de la diplomatie ».

Dénonçant les sanctions unilatérales américaines, le Président iranien a affirmé qu’aucune nation ne pouvait être amenée à négocier par la force. Il n’y a rien de préférable au dialogue, pourvu qu’il ait lieu dans les deux sens, a-t-il déclaré.

« Nous vous invitons à revenir à la table de négociations que vous avez quittée. Si vous n’aimez pas ce Plan d’action car il est le fruit de vos opposants politiques, alors revenez à la résolution, revenez au sein des organisations internationales, n’imposez pas de sanctions », a-t-il déclaré, ajoutant que sanctions et extrémisme sont les deux faces d’une même médaille.

Le Président iranien a indiqué que les deux parties pouvaient encore s’écouter. « J’entame le dialogue ici même », a-t-il dit, tout en soulignant que l’ONU ne fait pas partie de l’administration américaine. « Le dialogue peut être repris au même point et par la même personne qui a quitté la table des négociations ». Cela passe par une cessation des menaces, a-t-il précisé.