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Grèce : le nombre d’enfants arrivés par voie maritime en hausse d’un tiers en un an (UNICEF)

Plus de 7.000 enfants migrants et réfugiés sont arrivés sur les îles grecques depuis le début de l’année, selon l’UNICEF.
HCR/Yorgos Kyvernitis
Plus de 7.000 enfants migrants et réfugiés sont arrivés sur les îles grecques depuis le début de l’année, selon l’UNICEF.

Grèce : le nombre d’enfants arrivés par voie maritime en hausse d’un tiers en un an (UNICEF)

Migrants et réfugiés

Le nombre d’enfants réfugiés et migrants arrivés sur les îles grecques entre janvier et août 2018 a augmenté d’un tiers par rapport à la même période de l’année dernière, a indiqué vendredi l’UNICEF.

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), plus de 850 enfants migrants et réfugiés sont arrivés chaque mois sur les îles grecques entre le 1er janvier 2018 et le 31 aout 2018. Au total, plus de 7.000 enfants ont terminé leur dangereux et périlleux voyage en mer sur la terre grecque.

L’UNICEF souligne que la plupart de ces réfugiés se retrouvent dans des camps surpeuplés où ils vivent dans des conditions dangereuses. Deux sites accueillent notamment environ 13.000 personnes au total, plus de trois fois leur capacité. L’agence onusienne rappelle, par exemple, que le centre Moria sur l’île de Lesbos d’une capacité d’accueil de 3.100 personnes, accueille pourtant près de 9.000 personnes, dont plus de 1.700 enfants. Le centre de Vathi, à Samos, construit pour 650 personnes, abrite actuellement 4.000 réfugiés et migrants au total, dont 680 enfants. Dans ces camps, l’UNICEF soutient des centaines de personnes chaque jour.

Sur place, les conditions sont déplorables. Jusqu’à 70 personnes partagent une seule installation de toilettes. Les enfants vivant dans ces camps n’ont pas un accès adapté à l’éducation, au logement, à la nourriture ou à la santé.

Malgré cette surpopulation, plus d’enfants et de familles arrivent chaque jour. Cette situation les menace et le personnel dans les centres qui les accueillent est « dépassé », a dit Lucio Melandri, le représentant de l’UNICEF en Grèce. Selon, M. Melandri, certains de ces réfugiés et migrants ont passé plus d’un an sur ces sites, alors que la loi prévoit 25 jours au maximum. « En dépit de leur grande volonté et de leur engagement, le personnel est débordé et les autorités locales n’ont pas été en mesure de renvoyer tous les enfants et familles vulnérables sur les sites appropriés », fait-il remarquer.

Si M. Melandri salue la générosité des autorités grecques, le représentant de l’UNICEF appelle Athènes à acheminer les enfants affectés sur le continent. Ce dispositif est retardé en raison d’un manque d’infrastructures. Par ailleurs, l’UNICEF appelle l’Union Européenne à augmenter le nombre de réinstallation de ces enfants vers ses autres Etats membres.

L’Espagne reste la principale destination d’arrivée des réfugiés et migrants en Méditerranée (OIM)

Depuis le début de l’année, 78.372 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par voie maritime (ils étaient 132.715 à la même période l’an dernier), selon les chiffres dont dispose l’Agence des Nations Unies chargé des migrations (OIM) en date du 20 septembre 2018.

34.238 d’entre eux (44% des arrivées totales) ont débarqué en Espagne qui est devenu cet été la principale destination d’arrivée en Europe, devant la Grèce et l’Italie.

Les arrivées en Italie depuis le début de l’année à ce jour (20.859) sont au niveau le plus bas enregistré par l’OIM depuis 2014. La situation est similaire en Grèce où le nombre total d’arrivées cette année (22.261) vient de dépasser celui de l’Italie, pour la première fois depuis le début du printemps 2016.

L’OIM rappelle qu’il y a un an, les arrivées de migrants irréguliers en Grèce représentaient environ un sixième des arrivées en Italie, et un dixième des arrivées en Espagne.