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Soudan du Sud : un cessez-le-feu complet et immédiat est impératif, selon l’ONU

Des casques bleus chinois de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud en patrouille à Juba
MINUSS
Des casques bleus chinois de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud en patrouille à Juba

Soudan du Sud : un cessez-le-feu complet et immédiat est impératif, selon l’ONU

Paix et sécurité

Alors qu’un nouvel accord de paix a été signé par les parties en conflit au Soudan du Sud, un haut responsable des Nations Unies a estimé mardi qu’un cessez-le-feu complet et immédiat était impératif.

Mercredi 12 septembre, à Addis Abeba, en Ethiopie, le Président sud-soudanais, Salva Kiir, et son ancien Vice-Président, Riek Machar, ont signé un accord de paix sous l’égide de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), une organisation régionale, et de l’Ethiopie.

Mardi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, s’est félicité de cet accord mais a reconnu que le chemin qui reste à parcourir sera difficile.

Il a insisté sur le rôle critique que l’IGAD doit continuer de jouer pour inciter les parties à honorer leurs engagements, notamment en veillant à ce que les responsables de toute violations de l’accord soient promptement identifiés et tenus pour responsables.

Il a expliqué que tout comme l’accord rédigé en 2015, « ce nouveau texte établi une feuille de route pour la paix en mettant l’accent sur les réformes, la transformation politique, la sécurité, le développement socio-économique et la réconciliation nationale ».

Cependant, « des préoccupations légitimes persistent en ce qui concerne l’engagement des parties, tandis que de nombreux aspects pratiques liés à la mise en œuvre de l’accord exigent des éclaircissements », a dit M. Lacroix. Mais malgré ces préoccupations, a-t-il ajouté, la nécessité d’établir la paix au Soudan du Sud est tellement urgente qu’il faut se saisir de cette occasion et œuvrer ensemble pour faire de cet accord la base d’une paix durable.

M. Lacroix a affirmé qu’il sera essentiel pour le gouvernement du Soudan du Sud et le Mouvement/l'Armée populaire de libération du Soudan dans l'opposition (M/APLS dans l'opposition) d’établir la confiance et de faire preuve de suffisamment de volonté politique pour œuvrer ensemble à la création d’un environnement qui permette à l’ensemble des parties sud-soudanaises, y compris les femmes, de participer pleinement à la mise en œuvre de l’accord. « Un cessez-le-feu complet et immédiat en est le premier pas impératif », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général adjoint a qualifié de gravement préoccupant le fait que dans les jours qui ont suivi la signature de l’accord, des accrochages ont été signalés dans les États d’Equatoria central et d’Unité. Il s’est dit préoccupé du risque que d’autres accrochages aient lieu.

M. Lacroix a signalé que la poursuite des combats avait aggravé une situation humanitaire déjà dramatique ainsi que la situation des droits de l’homme dans le pays.

« Nous devons donc envoyer un message fort aux parties pour souligner qu’avec la conclusion de cet accord politique revitalisé, rien ne peut justifier la poursuite de la violence », a-t-il dit. « Il faut les appeler une fois de plus à faire preuve de leadership pour taire leurs fusils, désengager les forces, assurer la liberté de mouvement de la MINUSS (Mission des Nations Unies au Soudan du Sud) et des partenaires humanitaires et inverser le lourd tribut humanitaire du conflit ».