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L’Afghanistan a davantage de chances que par le passé de trouver une solution négociée au conflit (ONU)

 Un rond-point à Kaboul, la capitale de l'Afghanistan. Pour l’envoyé des Nations Unies en Afghanistan, le pays a fait des progrès pour trouver une solution négociée au conflit qui le ravage depuis des années
MANUA/Fardin Waezi
Un rond-point à Kaboul, la capitale de l'Afghanistan. Pour l’envoyé des Nations Unies en Afghanistan, le pays a fait des progrès pour trouver une solution négociée au conflit qui le ravage depuis des années

L’Afghanistan a davantage de chances que par le passé de trouver une solution négociée au conflit (ONU)

Paix et sécurité

L’envoyé des Nations Unies en Afghanistan a expliqué lundi au Conseil de sécurité que ce pays avait fait ces derniers mois des progrès pour trouver une solution négociée au conflit qui le ravage depuis des années.

En dépit de quelques revers depuis l’offre du Président Ghani, faite en février dernier, de s’engager à des pourparlers avec les Talibans sans conditions préalables, l’Afghanistan est « en meilleure position aujourd’hui qu’à n’importe quel autre moment des 17 dernières années » de trouver une solution négociée au conflit, a dit le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), Tadamichi Yamamo.

Dans ce contexte, il a exhorté les parties à s’accorder sur des mesures de confiance mutuelles, qu’il s’agisse de remettre en liberté des prisonniers ; de mesures dans le domaine agricole ; de l’accès à l’éducation et à la santé dans les zones que se disputent les parties au conflit ; et de la réduction, voire la cessation, de la violence.

Le Représentant spécial a estimé que l’heure des décisions importantes est venue pour l’Afghanistan.

« Le peuple afghan doit se rendre aux urnes le 20 octobre pour choisir ses parlementaires pour la première fois depuis 2010. Des décisions stratégiques, qui s’appuient sur un consensus national, devront être prises pour orienter les prochaines étapes vers la paix », a-t-il déclaré devant les membres du Conseil.

Le 28 novembre, à Genève, le gouvernement afghan et l’ONU coprésideront une conférence ministérielle sur l’Afghanistan où tous les aspects des efforts déployés dans le pays seront passés en revue et feront l’objet d’engagements mutuels, de la part des autorités afghanes, comme des bailleurs de fonds internationaux.

S’agissant des élections, bien qu’opérationnellement et techniquement, les préparatifs soient en bonne voie, le haut fonctionnaire s’est déclaré profondément préoccupé par des défis politiques susceptibles de remettre en cause les délais serrés et de faire dérailler les scrutins, à moins que tous les dirigeants politiques ne s’engagent en faveur de leur tenue en temps opportun.

Le scepticisme est en effet de mise. « En dépit d’avancées dans l’organisation, depuis quelques jours, les partisans d’une coalition de partis politiques ont commencé par bloquer plusieurs commissions provinciales d’élections qui demandaient que des dispositifs de sécurité additionnels soient mis en place », a expliqué le Représentant spécial.

En outre, près d’un tiers des plus de 7.000 bureaux de vote pourraient ne pas ouvrir en raison de l’insécurité qui règne dans le pays, a-t-il mis en garde. « La question principale, ce n’est pas de savoir si les élections seront imparfaites ou non, mais comment les institutions électorales gèreront ces limitations ».

Au cours de ses entrevues avec ses interlocuteurs avec les acteurs politiques afghans, j’ai souligné avec constance trois points essentiels, a indiqué le chef de la MANUA. Tout d’abord, le soutien de la communauté internationale ne doit pas être tenu pour acquis. Ensuite, il leur faut prendre conscience que les élections parlementaires ont des conséquences bien au-delà du choix des candidats, y compris sur l’élection présidentielle d’avril 2019, a relevé M. Yamamoto, en faisant allusion aux accusations de fraude électorale. Enfin, tous les acteurs et institutions politiques doivent assumer leurs responsabilités dans l’intérêt du peuple afghan, a-t-il ajouté, avant d’exhorter la Commission électorale indépendante à redoubler d’efforts pour sensibiliser l’opinion publique à l’importance du processus électoral.