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Au Conseil des droits de l’homme, le Venezuela s’engage à « coopérer » avec l’ONU

Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, à Genève.
Photo ONU/Elma Okic
Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, à Genève.

Au Conseil des droits de l’homme, le Venezuela s’engage à « coopérer » avec l’ONU

Droits de l'homme

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a poursuivi mardi, à Genève, les travaux de sa 39e session, avec notamment l’intervention du chef de la diplomatie vénézuélienne.

Le Ministre des affaires étrangères du Venezuela, Jorge Arreaza, a dénoncé le fait que le précédent Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sortant, Zeid Ra’ad Al Hussein, ait systématiquement attaqué son pays dans ses propos. M. Arreaza a demandé au Conseil des droits de l’homme de respecter la liberté de choix des États.

Lors de cette allocution devant les diplomates du Conseil, le ministre vénézuélien a toutefois salué l’arrivée de l’ancienne Présidente chilienne, Michelle Bachelet, à la tête du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

« Le Conseil des droits de l’homme et la Haut-Commissaire peuvent compter sur l’entière coopération du gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela et du Président Nicolas Maduro », a déclaré Jorge Arreaza, estimant que l’arrivée de Mme Bachelet, avec qui il a eu un entretien lundi, allait marquer « une nouvelle étape de coopération ».

Devant le Conseil, M. Arreaza dénoncé le blocus économique et financier actuellement imposé au Venezuela par les Etats-Unis et l’Union européenne, visant selon lui à faire fléchir son économie « comme ils l’ont fait au Chili en 1972 et 1973 ». À titre d’exemple, il a signalé que le Venezuela a perdu entre 2007 et 2018 en valeur réelle, près de 265 millions de dollars bloqués dans une banque suisse en raison de sanctions américaines, ajoutant que cette situation avait contribué à la crise actuelle dans son pays. Selon Caracas, plus d’un milliard de dollars appartenant au Venezuela sont bloqués à Bruxelles par une autre entreprise. Le ministre vénézuélien a ajouté que quelque 120 millions de dollars seraient pourtant nécessaires pour la vaccination et la lutte contre les maladies.

Pour le HCDH, Caracas « n’a pas fait preuve d’ouverture »

Lors d’un point de presse mardi à Genève, la porte-parole du HCDH a confirmé la rencontre lundi entre la nouvelle Haut-Commissaire et le Ministre des affaires étrangères du Venezuela. « Ce fut une rencontre cordiale. Mme Bachelet et le Ministre ont échangé sur les droits humains de façon générale », a déclaré Ravina Shamdasani.

Dans son discours prononcé lundi devant le Conseil des droits de l’homme, Mme Bachelet avait noté que depuis la publication en juin du dernier rapport du HCDH, ses services ont « continué de recevoir des informations sur les violations des droits économiques et sociaux - tels que des cas de décès liés à la malnutrition ou à des maladies qui peuvent être évitées - ainsi que sur les violations des droits civils et politiques ».

L’ancienne Présidente chilienne a souligné que le gouvernement de Caracas « n’a pas fait preuve d’ouverture » pour mettre en place des mesures en vue de juger les responsables de violences « lors des manifestations de 2017 ».

Selon l’ONU, sur les 2,3 millions de Vénézuéliens vivant à l’étranger, plus de 1,6 million ont fui depuis 2015.