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L’ONU appelle la communauté internationale à ne pas oublier l’Afghanistan

A Kaboul, le Haut-Commissaire aux réfugiés Filippo Grandi (2e à partir de la droite) et le chef de l'humanitaire de l'ONU Mark Lowcock rencontrent des Afghans.
Photo : HCR / Andrew McConnell
A Kaboul, le Haut-Commissaire aux réfugiés Filippo Grandi (2e à partir de la droite) et le chef de l'humanitaire de l'ONU Mark Lowcock rencontrent des Afghans.

L’ONU appelle la communauté internationale à ne pas oublier l’Afghanistan

Aide humanitaire

Après quatre décennies de conflits et d’insécurité, l’Afghanistan a plus que jamais besoin de l’appui de la communauté internationale pour relever les défis auxquels le pays est confronté, ont déclaré lundi deux hauts responsables des Nations Unies.

L’Afghanistan, où des élections doivent se tenir dans les prochains mois, connait des besoins humanitaires croissants, mais l’intérêt pour les problèmes que rencontre sa population semble fléchir.

Une crise « prolongée ne veut pas dire qu’elle doit être oubliée », a déclaré Mark Lowcock, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires lors d’une conférence de presse à Genève.

« Le monde doit de nouveau accorder un peu plus d'attention à l'Afghanistan pour l’aider à traverser cette période difficile », a-t-il ajouté, soulignant qu’avec une mobilisation et une aide adéquates, « il est possible que dans un an, (les Afghans) puissent se retrouver sur une trajectoire positive ».

Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), près de 4,2 millions de personnes en Afghanistan ont besoin d’urgence d'une assistance humanitaire. Parmi elles, 1,9 million de personnes déplacées par le conflit et plus de 60.000 réfugiés rapatriés qui ont besoin d’aide pour recommencer leurs vies.

En outre, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) souligne que le Pakistan et l’Iran accueillent 2,6 millions de réfugiés afghans enregistrés, ainsi qu’un nombre encore plus grand d’Afghans sans papiers.

En Afghanistan, l'insécurité permanente causée par les attaques terroristes et la criminalité croissante, a des « répercussions très négatives », a pour sa part déclaré Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, car « elle continue de provoquer des déplacements internes » et « a entraîné une forte baisse du nombre de personnes rentrant en Afghanistan ».

Au cours des huit premiers mois de 2017, entre 40.000 à 50.000 Afghans avaient pris le chemin du retour au pays. Pour la même période cette année, ils n’étaient qu’environ 12.000, a expliqué le chef du HCR.

Pour ne rien arranger, l’Afghanistan est confronté à une vaste sécheresse qui affecte 70% de son territoire, mettant en danger 1,3 million de personnes.

Alors que le pays se prépare pour les élections législatives et présidentielles dans les mois à venir, M. Lowcock a salué les « efforts » déployés par le gouvernement afghan pour résoudre les problèmes empêchant les retours des réfugiés et leur réinsertion, tels que le manque de terres disponibles.

Les deux responsables de l’ONU ont appelé le monde à soutenir l’Afghanistan. Les 27 et 28 novembre, une conférence internationale organisée conjointement par les Nations Unies et le gouvernement afghan se tiendra à Genève pour discuter de la voie à suivre. « Une occasion importante de réaffirmer les engagements internationaux envers la paix, la stabilité, le développement et des progrès en Afghanistan », a dit M. Lowcock.