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Syrie : face au risque de « catastrophe humanitaire » à Idlib, le chef de l’ONU appelle à protéger les civils

Un enfant de sept ans debout devant son école endommagée à Idlib, en Syrie, en octobre 2016 (archives).
Photo : UNICEF
Un enfant de sept ans debout devant son école endommagée à Idlib, en Syrie, en octobre 2016 (archives).

Syrie : face au risque de « catastrophe humanitaire » à Idlib, le chef de l’ONU appelle à protéger les civils

Paix et sécurité

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, s’est dit profondément préoccupé par les risques croissants d'une « catastrophe humanitaire » en Syrie alors qu’une opération militaire de grande échelle se profile dans la province d'Idlib.

Selon les informations rapportées par la presse, une bataille imminente est attendue dans cette province du nord-ouest de la Syrie entre les troupes de Damas et des forces rebelles.

« Le Secrétaire général lance un appel urgent au gouvernement syrien et à toutes les parties au conflit pour qu’ils fassent preuve de retenue et accordent la priorité à la protection des civils », a dit son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans une déclaration de presse publiée mercredi.

Le chef de l’ONU a également appelé les garants de l’accord d’Astana (Iran, Russie et Turquie) à redoubler d'efforts pour trouver une solution pacifique à la situation dans la province d’Idlib. Cette dernière est aujourd’hui la dernière zone de désescalade prévue par le traité signé par Téhéran, Moscou et Ankara dans la capitale kazakhe le 4 mai 2017.

Mardi, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) avait indiqué que les organisations humanitaires présentes en Syrie font ce qu'elles peuvent avec les ressources à leur disposition pour se préparer à une éventuelle détérioration de la situation. « Mais dans le cas du scénario du pire à Idlib, leurs capacités risquent de ne pas être suffisantes et cela pourrait créer une crise humanitaire d’une ampleur inégalée », avait déclaré John Ging, le Directeur des opérations et du plaidoyer d’OCHA, appelant le Conseil de sécurité à user de son influence pour éviter une crise humanitaire dans le nord-ouest du pays.

Par la voix de son porte-parole, le chef de l’ONU a appelé toutes les parties à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la vie des civils, permettre la liberté de mouvement et protéger les infrastructures civiles, y compris les installations médicales et éducatives, conformément au droit international humanitaire et aux droits de l'homme.

« Toute utilisation d’armes chimiques est totalement inacceptable »

Alors que la bataille d’Idlib semble imminente, le Secrétaire général de l’ONU a réaffirmé « une fois de plus que toute utilisation d’armes chimiques est totalement inacceptable », a déclaré son porte-parole.

Dans une déclaration conjointe publiée le 21 août dernier à l’occasion du cinquième anniversaire de l’attaque à l’arme chimique de la Ghouta, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni - tous trois membres permanents du Conseil de sécurité – s’étaient dits très préoccupés par les informations faisant état d’une offensive militaire préparée par le gouvernement syrien contre des populations et des infrastructures civiles à Idlib, et par l’éventualité de l’utilisation illégale d’armes chimiques.

Ces accusations ont été balayées mercredi au Conseil de sécurité par la Syrie et la Russie. Le délégué syrien a catégoriquement nié que son pays possèderait encore des stocks d’armes chimiques et a en revanche soutenu que l’organisation Jabhat el-Nosra s’en servait et en avait tout récemment acheminées dans le nord-ouest de la Syrie.

Contrairement à ce qui a pu être avancé, aucune attaque à l’arme chimique n’est en préparation, a pour sa part dit l’ambassadeur russe. Les menaces d’action de Paris, Londres et Washington contre l’emploi d’armes chimiques sont des avertissements sans fondement, puisque le gouvernement syrien n’a pas d’armes chimiques, a dit le représentant de Moscou.