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RDC : il faut consolider le niveau de confiance pour les élections, estime la cheffe de la MONUSCO Leila Zerrougui

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo, Leila Zerrougui, devant le Conseil de sécurité.
Photo : ONU/Loey Felipe
La Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo, Leila Zerrougui, devant le Conseil de sécurité.

RDC : il faut consolider le niveau de confiance pour les élections, estime la cheffe de la MONUSCO Leila Zerrougui

Paix et sécurité

Malgré les « progrès tangibles » enregistrés en République démocratique du Congo, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays, Mme Leila Zerrougui , a estimé lundi que le niveau de confiance en devait encore être consolidé pour assurer la tenue paisible et crédible des élections du 23 décembre et une transition pacifique du pouvoir, ce qui serait une première dans l’histoire de ce pays.

« Alors que les préparatifs se poursuivent en vue de la tenue des prochaines élections présidentielle et législatives nationales et provinciales, des progrès tangibles ont été enregistrés pour respecter les étapes critiques inscrites dans le calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) », a indiqué la Représentante spéciale qui s’adressait de Kinshasa par vidéoconférence au Conseil de sécurité.   

Selon elle, alors qu’il ne reste que quatre mois avant la tenue des élections, il est clair que les niveaux nécessaires de confiance et de consensus autour des questions clefs doivent être consolidés.

Leila Zerrougui a plaidé pour la participation libre de tous les Congolais à toutes les étapes du processus électoral.  Elle a demandé que les élections du 23 décembre soient crédibles et pacifiques, en vue de permettre la transition pacifique du pouvoir en RDC.

La cheffe de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a fait valoir que l’ensemble des partis politiques et groupements - de la majorité présidentielle et de l’opposition - ont déposé des candidatures pour les trois scrutins dans les délais prévus, alors que les élections sont prévues le 23 décembre prochain. 

La MONUSCO prête à fournir un soutien logistique

« La MONUSCO continue d’apporter un appui technique et se tient prête à fournir un soutien logistique en cas de demande,» a-t-elle dit, ajoutant que «les autorités congolaises ont formulé le souhait d’organiser les élections sans appui extérieur.»

La Représentante spéciale a rappelé que le Président Kabila a respecté son engagement de ne pas se présenter pour un troisième mandat.

La Cheffe de la MONUSCO a souligné que six des 25 candidats à l’élection présidentielle ont été disqualifiés pour des raisons variées, dont le sénateur M. Jean-Pierre Bemba. 

Malgré les progrès observés, la période à venir sera marquée par des contestations, a déclaré Mme Zerrougui. 

La publication de la liste provisoire des candidats aux élections a suscité des questionnements, la CENI se voyant accusée d’avoir outrepassé ses prérogatives en excluant des candidatures sur la base d’interprétations de la loi électorale, ce qui relèverait de la compétence de la Cour constitutionnelle. 

Machines à voter et fichier électoral

« L’absence de consensus sur l’utilisation de la machine à voter et la non publication de la liste définitive du fichier électoral demeurent deux sujets de discorde majeurs, » a-t-elle déclaré.

La crédibilité du processus demeure une source de préoccupation, a indiqué la Représentante spéciale, ajoutant qu’un manque de confiance envers la CENI ou les décisions prises par la Cour constitutionnelle ne pourra qu’aviver les tensions. 

Leila Zerrougui a aussi appelé à la levée de l’interdiction générale des manifestations publiques et à la promotion de la liberté de réunion. 

Par ailleurs, la Représentante spéciale a jugé préoccupante la détérioration sécuritaire dans l’est de de la RDC, les groupes armés ayant le potentiel de perturber les préparatifs des élections ainsi que le jour des élections.

«Si la sécurité des élections est de la responsabilité première des autorités, la MONUSCO restera pleinement engagée pour appuyer les autorités congolaises en vue de remédier aux activités de ces groupes», a-t-elle dit.