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Conflit israélo-palestinien : la recherche d’un règlement durable est plus nécessaire que jamais (ONU)

Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques, informe le Conseil de sécurité de la situation au Moyen-Orient.
Photo : ONU/Loey Felipe
Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques, informe le Conseil de sécurité de la situation au Moyen-Orient.

Conflit israélo-palestinien : la recherche d’un règlement durable est plus nécessaire que jamais (ONU)

Paix et sécurité

La recherche d’un véritable cessez-le-feu entre Israéliens et Palestiniens, et au-delà, d’un règlement durable du conflit, est plus que jamais nécessaire dans un contexte de regain de tensions, a déclaré mercredi la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires politiques, Rosemary DiCarlo, devant le Conseil de sécurité.

C’est ce que s’efforce de faire le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, qui redouble d’efforts pour éviter une escalade, a précisé Mme DiCarlo, venue présenter au Conseil la situation actuelle au Moyen-Orient.

Au cours du mois écoulé, 495 roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza en direction d’Israël. Le 19 août, en raison de la poursuite des manifestations près de la frontière, Tel-Aviv a annoncé la fermeture du point de passage d’Erez, dans le nord de la bande de Gaza, qui n’est emprunté que pour les mouvements de personnes et à des fins humanitaires.

Mme DiCarlo s’est toutefois félicitée, à la suite du Secrétaire général de l’ONU, de la réouverture, par Israël, du point de passage de Kerem Shalom, par lequel transitent les marchandises et les biens indispensables à la reconstruction des infrastructures à Gaza.

Dans ce contexte, elle a accueilli favorablement les annonces de contributions faites par la communauté des donateurs, dont la Banque mondiale, qui a annoncé l’octroi de 90 millions de dollars pour financer la création d’opportunités économiques à Gaza. Un effort auquel participe également le système onusien, en particulier le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

En dépit de ces annonces, la Secrétaire générale adjointe s’est dite « vivement préoccupée » de l’amenuisement des fonds dont dispose l’ONU pour soutenir Gaza dans le cadre du mécanisme de reconstruction agréé par l’Autorité palestinienne et Israël. Elle a fait état de défis financiers « colossaux », en particulier pour ce qui concerne l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), auquel il manque 217 millions de dollars pour financer ses opérations, avec, selon Mme DiCarlo, des conséquences à redouter pour la stabilité régionale.

Appel à la retenue

Au cours du mois écoulé, 13 manifestants ont été tués à Gaza près de la frontière avec Israël, a relevé la haute fonctionnaire, qui a pris note de l’annonce, par les autorités israéliennes, de l’ouverture d’une enquête sur la mort de deux Palestiniens tués le 13 juillet dernier lors de manifestations près de la frontière. Tout en encourageant Israël à faire preuve de retenue dans l’usage de la force, elle a demandé au Hamas de s’abstenir de recourir à la violence et de ne pas utiliser d’enfants dans le cadre de ses opérations militaires.

À Jérusalem, après une période de calme relatif en juillet, plusieurs incidents ont été constatés au cours de la période à l’examen, dont une tentative de poignarder un policier israélien par un Arabe israélien, conduisant à la fermeture momentanée de l’Esplanade des mosquées.

Alors que la construction de nouvelles colonies de peuplement vient d’être annoncée par Israël à Beit El, en Cisjordanie, Mme DiCarlo a rappelé que ces activités sont contraires au droit international. Elle a en outre noté que la délivrance des permis de construire aux Palestiniens reste toujours difficile.

Démission du Président de la Commission d’enquête sur les manifestations à Gaza

De son côté, le Président du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Vojislav Šuc, a annoncé mercredi qu’il avait été informé de la démission « pour raisons personnelles » du président de la Commission d’enquête sur les manifestations de 2018 dans le territoire palestinien occupé, David Crane.

Vojislav Šuc a déclaré qu’il avait accepté la démission de M. Crane, qui est un ancien procureur en chef du Tribunal spécial sur le Sierra Leone. Les deux autres membres de la Commission d’enquête, qui a été créée le 18 mai dernier, sont Sara Hossain (Bangladesh) et Kaari Betty Murungi (Kenya).