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La famille des Nations Unies rend hommage à Kofi Annan

Kofi Annan, 8 avril 1938 - 18 août 2018
Photo : ONU/Mark Garten
Kofi Annan, 8 avril 1938 - 18 août 2018

La famille des Nations Unies rend hommage à Kofi Annan

À l’ONU

L’ensemble des départements du Secrétariat ainsi que des organisations, agences, fonds et entités formant le système des Nations Unies ont joint leur voix au Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pour rendre hommage à son prédecesseur, Kofi Annan, décédé samedi à l’âge de 80 ans.

Pour Jean-Pierre Lacroix, Annan était un homme qui s’est « tenu debout pour le bien et qui nous a tous montré que le chemin de la paix et de la réconciliation était le fruit de l’optimisme et du dévouement sans faille à la justice ». « L'héritage de Kofi Annan continuera de nous guider dans notre engagement commun en faveur de la paix », a dit le chef des opérations du maintien de la paix de l’ONU, un département qu’Annan a dirigé avant de devenir Secrétaire général de l’organisation.

Le chef de l’humanitaire de l’ONU, Mark Lowcock, a lui déploré le décès de « l'un des plus grands humanitaires au monde ». « Son engagement envers l'humanité continuera à nous inspirer à OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires) pour continuer à apporter une assistance à toutes les personnes dans le besoin », a dit le Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies.

La cheffe de l’UNICEF, Henrietta Fore se souvient d’un homme « particulièrement préoccupé par l'avenir - le monde dont nos enfants et leurs enfants hériteront ». « Il a dirigé les Nations Unies à une époque où des millions de personnes sont sortis de la pauvreté et a contribué à façonner l'avenir du travail de développement mondial », a dit la cheffe du fonds onusien.

Pour Natalia Kanem, cheffe du Fonds des Nations Unies pour les populations (UNFPA), « Koffi Annan incarnait les principes de l’ONU ». « Son héritage perdurera chez les millions de personnes dont il a marqué la vie », a-t-elle dit sur Twitter.

Achim Steiner, l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), se souvient d’Annan comme le « plus gentil des géants », saluant son empathie et son dévouement inébranlable pour la paix qui « nous ont tous rendus plus forts ».

Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), José Graziano da Silva, a salué un « leader mondial également engagé à mettre en avant une paix durable dans un monde sans faim », rappelant qu’Annan faisait partie avec les lauréats du Nobel de la paix de l’alliance de la FAO pour la Faim Zéro. Un compliment relayé par le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, qui a rappelé sur Twitter qu’Annan fut « un allié dans la lutte contre la faim ».

« Quelle perte ! », a pour sa part déploré Erik Solheim, le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). « La voix du monde a disparu. La voix des sans voix, des opprimés, de la paix en Afrique. Je ne pense pas avoir rencontré un être humain plus humain, plus attentionné », a dit le chef du PNUE.

Patricia Espinosa, la Secrétaire exécutive de la Convention des Nations Unies sur le climat a salué en Annan « un champion de l’action climatique, qui a plaidé avec force pour que le changement climatique soit associé aux programmes plus larges de développement, économiques et de sécurité ».

Pour la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay, Annan fut un « grand défenseur de la paix. Il était l'incarnation même de celle-ci et d'une vision résolument moderne des Nations Unies ». « Sa conviction selon laquelle il fallait développer une culture de la paix rejoignait pleinement le mandat et l’engagement quotidien des équipes de l’UNESCO », a-t-elle dit.

 

« L’humanité perd sa voix morale »

L’ONU à Genève, où Kofi Annan résidait et dirigeait sa fondation dans les dernières années de sa vie, a également rendu hommage au Secrétaire général disparu. « L’humanité perd sa voix morale », a dit le Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, Michael Møller, qui connaissait M. Annan depuis 40 ans. « Kofi Annan a aussi renouvelé l’Organisation des Nations Unies en renforçant sa capacité d’apporter son aide là où elle est la plus nécessaire », a dit M. Møller.

 

« Son travail inlassable pour faire du monde un endroit plus juste et plus pacifique est une source d’inspiration pour nous tous. Son héritage vivra à travers les nombreuses vies qu'il a touchées », a pour sa part déclaré le Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) où Annan a débuté sa carrière onusienne en 1962 à Genève.

« Kofi était un modèle d'humanité, la quintessence de la décence et de la grâce », a pour sa part déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme. « Dans un monde qui compte aujourd'hui de nombreux dirigeants qui sont tout sauf cela, sa disparition, notre perte à tous, devient encore plus douloureuse », a dit M. Ra'ad Al Hussein qui a participé du temps du mandat d’Annan à la création de la Cour pénale internationale.

« A chaque fois que - dans mon rôle de Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme - je me suis senti isolé et seul politiquement (ce qui était souvent le cas ces quatre dernières années), je partais pour de longues promenades avec lui autour de Genève et je l'écoutais. Quand je lui ai dit une fois que tout le monde se plaignait de moi, il m'a regardé - comme un père regarderait son fils - et m'a dit sans ciller : ‘tu fais ce qui est juste, laisse-les parler’», s’est souvenu le Haut-Commissaire qui achève son mandat à la fin du mois.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a salué en Annan un « défenseur hors pair au plus haut niveau international » des millions de personnes à travers le monde contraintes de fuir les guerres et les persécutions. « Kofi Annan était l’ami de tous au HCR - l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Depuis les années 1980 quand il travaillait au HCR ici à Genève, jusqu’à ses dernières années, il n’a cessé de faire entendre sa voix pour défendre les réfugiés et toutes les personnes opprimées », a dit M. Grandi.

« Nous avons perdu l'un des plus grands leaders de notre époque, un prix Nobel et un ami cher - un champion de la justice et de la paix qui, même au moment de sa mort, était engagé dans la recherche de solutions aux conflits dans plusieurs endroits du monde », a rappelé William Lacy Swing, le Directeur général de l’OIM – l’Agence des Nations Unies pour les migrations.

Avec le décès de Kofi Annan, « le monde a perdu un grand champion de la paix et du travail décent », a pour sa part déclaré Guy Ryder, le Directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Pour la Directrice exécutive du Centre du commerce international, Arancha González, Annan était « une inspiration pour une plus grande équité et justice ».

« Une lumière brillante de l’Afrique est décédée »

Les responsables onusiens originaires du continent africain ont été nombreux à saluer la mémoire de Kofi Annan, premier Secrétaire général des Nations Unies à être issu de l’Afrique subsaharienne.

La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina J. Mohammed a célébré « notre icône africaine et mondiale qui a vécu une vie profondément engagée au service de l'humanité ». Il l'a fait avec dignité et a donné de l'espoir aux sans-voix », a déclaré sur Twitter la Nigériane.

« Une lumière brillante de l'Afrique est décédée. Citoyen africain, mais mondial, Kofi Annan symbolise le meilleur de l’humanité », a pour sa part déclaré le Malien Michel Sidibé, Directeur exécutif d’ONUSIDA. « Son cœur était avec les personnes affectées par le VIH. Il a vu de première main les réalités de l'épidémie de VIH. Il savait que le changement était réel lorsque les femmes et les filles étaient autonomisées », a dit M. Sidibé dans un communiqué.

Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan (deuxième à partir de la gauche) et son épouse, Nane Annan (à gauche), ont visité l'aile pédiatrique de l'hôpital de Zinder, au Niger, en août 2005.
Photo : ONU/Evan Schneider
Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan (deuxième à partir de la gauche) et son épouse, Nane Annan (à gauche), ont visité l'aile pédiatrique de l'hôpital de Zinder, au Niger, en août 2005.

La Sud-Africaine Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes, a déploré « le décès inopiné d'un grand leader ». « Un grand arbre est tombé », a dit la cheffe d’ONU Femmes sur Twitter.

« Son inlassable travail et dévouement envers l’Afrique jusqu’au dernier jour, alors qu’il continuait de plaider pour la paix au Zimbabwe, est exactement ce à quoi devrait ressembler le leadership sur notre continent », a pour sa part déclaré la Camerounaise Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique à Addis Abeba où Annan a fait une partie de sa carrière onusienne.

Pour l’Ethiopienne Sahle-Work Zewde, Représentante de l’ONU auprès de l’Union africaine, Kofi Annan était une « étoile brillante de la diplomatie mondiale ». « Tant de personnes l’entendirent dire plusieurs fois à quel point l’ONU était complexe et il n’était jamais frustré », a dit Mme Zewde sur Twitter.

Le Gabonais Parfait Onanga-Anyanga qui dirige la MINUSCA – l’opération de maintien de la paix en Centrafrique - a salué en Annan « une voix pour les faibles, un flambeau pour leaders. Une force infatigable pour le bien commun ». « Il a tracé la voie à suivre pour un monde plus sûr et plus pacifique », a dit M Onanga-Anyanga.