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À Hiroshima, l’ONU salue la résilience et le courage des survivants de la bombe atomique

Le Mémorial de la Paix d'Hiroshima, ou Dôme de Genbaku, fut le seul bâtiment à rester debout près du lieu où explosa la première bombe atomique, le 6 août 1945.
Photo UNESCO/G. Boccardi
Le Mémorial de la Paix d'Hiroshima, ou Dôme de Genbaku, fut le seul bâtiment à rester debout près du lieu où explosa la première bombe atomique, le 6 août 1945.

À Hiroshima, l’ONU salue la résilience et le courage des survivants de la bombe atomique

Paix et sécurité

73 ans après l’explosion de la première bombe atomique sur la ville japonaise, les Nations Unies soulignent qu’un monde exempt d’armes nucléaires demeure une priorité.

Par la voix de sa représentante pour le désarmement, le chef de l’ONU, António Guterres, a rendu hommage lundi aux citoyens d’Hiroshima et à toutes les « victimes tragiques » qui ont péri dans « l’éclair aveuglant de la destruction nucléaire ».

Le 6 octobre 1045, la première bombe atomique explosait au-dessus de la ville d’Hiroshima, au centre du Japon. Trois jours plus tard, une seconde bombe atomique explosait au-dessus de Nagasaki, ville de l’est de l’archipel japonais.

« L'héritage d'Hiroshima est celui de la résilience. La ville que nous voyons aujourd'hui, cette métropole animée, en est la preuve », a déclaré Izumi Nakamitsu, la Haute-Représentante de l’ONU pour les affaires de désarmement lors d’une cérémonie organisée au Mémorial pour la paix d’Hiroshima, 73 ans jour pour jour après l’explosion de la bombe atomique au-dessus de la ville.

« Vous, les habitants d'Hiroshima, n'êtes pas seulement des survivants courageux de la bombe atomique, mais aussi des militants courageux pour la paix et la réconciliation », a souligné Mme Nakamitsu.

Les commémorations organisées à Hiroshima furent l’occasion pour les Nations Unies de remercier et d’afficher leur solidarité avec les Hibakushas – les survivants japonais des deux explosions atomiques de 1945.

Ces derniers et les habitants d'Hiroshima ont dédié des décennies de leurs vies « à éduquer le monde sur la menace que représentent les armes nucléaires pour notre sécurité mondiale, nationale et humaine », a reconnu la Haute-Représentante, rappelant que « le monde a besoin de (leur) leadership moral continu ».

A Hiroshima, Mme Nakamitsu a réaffirmé le ferme engagement du Secrétaire général à œuvrer avec les Hibakusha, les citoyens de la ville japonaise et tous les peuples du monde à la réalisation de « notre vision commune d’un monde exempt d’armes nucléaires ».

Désarmement nucléaire : « les progrès sont au point mort »

Après des décennies d’impulsion vers l’objectif commun d’un monde exempt d’armes nucléaires, « les progrès sont au point mort », a déploré Mme Nakamitsu à Hiroshima.

« Les tensions entre États dotés d'armes nucléaires sont en augmentation. Les arsenaux nucléaires sont en cours de modernisation et, dans certains cas, élargis », a déclaré la Haute-Représentante.

Pour l’ONU, l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires en 2017 a démontré l’appui international qui existe pour mettre définitivement fin à la menace posée par les armes nucléaires, « ainsi que la frustration face à la lenteur de la réalisation de cet objectif », a dit la cheffe du désarmement de l’ONU.

Pour le Secrétaire général, les dirigeants mondiaux doivent renouer avec le dialogue et la diplomatie pour trouver une voie commune vers l’élimination totale des armes nucléaires et un monde plus sûr pour tous.

C’est dans ce contexte que M. Guterres avait présenté fin mai à Genève Sécuriser notre avenir commun - son nouveau programme qui vise à renforcer le désarmement en tant qu’outil pratique de renforcement de la paix et la sécurité internationales.

Si ce nouveau programme de désarmement « ne peut pas remplacer les responsabilités des gouvernements », le chef de l’ONU souligne qu’il cherche à favoriser le dialogue, à créer un espace pour de nouvelles idées et à trouver un terrain d’entente.

Tout en mettant l’accent sur toutes les armes, le nouveau programme de désarmement de M. Guterres reconnaît que les armes nucléaires constituent « une menace pour notre existence même » et que « le désarmement nucléaire reste donc notre priorité ».

ONU Info/Florence Westergard
Un programme de désarmement pour sécuriser notre avenir commun

L’OTICE renouvelle son appel à l'interdiction totale des essais nucléaires

Le chef de l'ONU doit arriver mardi à Tokyo. Au cours de sa visite au Japon, M. Guterres se rendra jeudi et vendredi à Nagasaki où il participera aux commémorations de paix organisées dans le cadre du 73e anniversaire de la seconde explosion de la bombe atomique.

Sur Twitter, le Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l'Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OITCE), Lassina Zerbo, a déclaré que « les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki nous rappellent les horreurs infligées par les armes nucléaires ». Des horreurs qui poussent le chef de l’OTICE à œuvrer en faveur de l’interdiction des essais nucléaires.

« Les anniversaires des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki sont toujours une occasion importante non seulement de se souvenir de ceux qui ont souffert et continuent de souffrir, mais aussi de renouveler l'appel à l'interdiction totale des essais nucléaires », a dit lundi M. Zerbo dans un tweet publié par l’OTICE.

A ce jour, 183 Etats ont signé le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et 166 l’ont ratifié.