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A Gaza, la perspective d’un autre cycle de violence meurtrière augmente de jour en jour (ONU)

Vue sur Jabalia, le plus grand des huit camps de réfugiés de la bande de Gaza.
Photo Suhair Karam/IRIN
Vue sur Jabalia, le plus grand des huit camps de réfugiés de la bande de Gaza.

A Gaza, la perspective d’un autre cycle de violence meurtrière augmente de jour en jour (ONU)

Paix et sécurité

L’envoyé de l’ONU au Moyen-Orient a appelé mardi à combattre ceux qui cherchent à provoquer une guerre entre Israéliens et Palestiniens.

« Samedi dernier, nous étions à quelques minutes à peine d’une autre confrontation dévastatrice entre Israël et le Hamas à Gaza », a rappelé le Coordinateur spécial des Nations Unies pour le Processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, qui s’exprimait devant le Conseil de sécurité par visioconférence depuis Jérusalem.

Il a fallu, a rappelé l’envoyé onusien, un effort intense de diplomatie préventive de la part des Nations Unies et de l’Egypte pour que les deux parties évitent la quatrième confrontation militaire de cette décennie.

« Pendant quatre longues années, ce cessez-le-feu fragile a été pris pour acquis », a prévenu le Coordonnateur spécial. Pendant quatre ans, a-t-il aussi rappelé, les Nations Unies ont appelé à une action concertée contre les causes sous-jacentes d’une catastrophe provoquée par l’homme.

Et depuis quatre ans, la dynamique ne s’est pas améliorée. « La crise humanitaire s’est aggravée, l’impasse politique entre le Hamas et le Fatah a empiré, et la perspective d’un autre cycle de violence meurtrière augmente de jour en jour », a déploré M. Mladenov.

En juin, 19 Palestiniens à Gaza, dont sept enfants, ont été tués par les Forces de sécurité israéliennes et plus de 1.000 autres blessés. Un soldat israélien a été tué et un autre soldat et quatre civils israéliens ont été blessés. En Cisjordanie, un adolescent palestinien a été tué, et 25 Palestiniens et trois soldats israéliens ont été blessés.  

Pour le haut-responsable onusien, il est crucial d’intensifier les efforts collectifs pour résoudre la situation « dangereuse » à Gaza où une autre explosion de violences est presque certaine. Selon lui, des progrès exigeront une désescalade, une coordination renforcée entre l’Autorité palestinienne, Israël, l’Egypte et les Nations Unies, en plus d’un soutien financier.

Revenant de Gaza ce mardi, M. Mladenov s’est dit confiant qu’avec les efforts collectifs de toutes les parties, on pourra éviter une autre guerre, permettre aux Gazaouites et aux Israéliens de dormir en paix et commencer à répondre à toutes les questions humanitaires.   

Mais, il ne sert à rien de continuer à demander aux donateurs de financer des initiatives sans horizon politique, a reconnu le Coordonnateur spécial. On ne saurait se livrer à un autre exercice futile de gestion du conflit et de la crise humanitaire.

Nous devons, a expliqué M. Mladenov, rétablir l’unité entre Gaza et la Cisjordanie, sous un seul gouvernement démocratique et un seul système juridique où toutes les armes sont sous le contrôle d’autorités légitimes. Pour ce faire, nous devons éviter l’escalade, alléger les souffrances des populations et œuvrer à la levée des restrictions au mouvement et à l’accès des Palestiniens conformément à la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité.  

« Les Gazaouites méritent de vivre dans la liberté et la dignité. C’est leur droit et non un privilège qui peut être refusé, offert ou confisqué », a dit M. Mladenov, ajoutant que « les Israéliens, qui vivent près de Gaza, méritent aussi d’être à l’abri des attaques aveugles, que ce soit les tirs de roquettes ou les objets enflammés ».

Pour l’envoyé onusien, une autre occasion manquée peut avoir des conséquences désastreuses et notamment sur une paix fondée sur la solution à deux Etats dans laquelle Gaza est une partie intégrante du futur Etat palestinien.