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Ukraine : des experts de l’ONU réclament des mesures pour mettre fin à la persécution systématique des Roms

Une femme rom se repose avec son enfant. La communauté rom en Ukraine a fait l'objet d'une série d'attaques violentes depuis avril 2018.
PNUD/Jodi Hilton
Une femme rom se repose avec son enfant. La communauté rom en Ukraine a fait l'objet d'une série d'attaques violentes depuis avril 2018.

Ukraine : des experts de l’ONU réclament des mesures pour mettre fin à la persécution systématique des Roms

Droits de l'homme

L'Ukraine doit prendre des mesures immédiates pour mettre un terme à la « persécution systématique » des Roms, qui ont été la cible d'une série d'attaques violentes, ont déclaré mercredi un groupe d'experts des droits de l'homme des Nations unies.

« Nous condamnons sans équivoque ces actes odieux d'intimidation et de violence contre les membres de la minorité rom en Ukraine. Nous sommes également gravement préoccupés par la violence croissante et la violence raciste contre cette communauté - et en particulier contre ses membres les plus vulnérables, les femmes et les enfants », ont-ils dit dans une déclaration à la presse.

Ces experts sont Leilani Farha, Rapporteure spéciale sur le logement convenable en tant qu'élément du droit à un niveau de vie suffisant ; Fernand de Varennes, Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités et E. Tendayi Achiume, Rapporteure spéciale sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée.

Les attaques ont commencé en avril 2018 et auraient été perpétrées par des membres de groupes d'extrême droite. Les cibles comprenaient des femmes et des enfants qui ont été attaqués dans différentes régions du pays, y compris la capitale Kiev, ainsi qu'à Kharkiv, Ternopil et Lviv.

Des sites roms ont été incendiés et les résidents ont été intimidés, agressés et forcés de quitter leurs maisons. Les auteurs seraient des membres de groupes d'extrême droite, tels que Sich-C14 et les Brigades nationales.

« Ces attaques démontrent un schéma inquiétant de persécution systématique des Roms en Ukraine, aggravée par l'augmentation du discours de haine et de la stigmatisation, qui semble être nourrie par la situation politique et économique actuelle dans le pays », ont déclaré les experts de l'ONU.

Ils ont déploré « l'absence de mesures efficaces par les autorités ukrainiennes pour protéger les membres de la minorité rom contre de telles actions ». Ils se sont dits aussi préoccupés par les allégations d'un climat d'impunité et de la lenteur des enquêtes sur ces actes criminels.

« Il est important que ces crimes motivés par la haine et la discrimination raciale soient effectivement poursuivis, en tenant compte des motifs aggravés d'hostilité raciale, nationale ou religieuse, au lieu d'être simplement considérés comme du ‘hooliganisme’ », ont-ils ajouté.

Tout en notant que les autorités ukrainiennes ont publiquement dénoncé les attaques, les experts les ont appelées « à prendre toutes les mesures appropriées pour se conformer à leurs obligations internationales en matière de droits de l'homme ». « Elles doivent enquêter sur toutes les attaques contre la minorité rom et prévoir des réparations pour tous les dommages, y compris une indemnisation adéquate des victimes », ont-ils dit.