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Syrie : plus de 320.000 personnes déplacées par les violences à Deraa (HCR)

Selon l'OIM, près de 140.000 personnes restent bloquées et ont besoin d’une assistance dans le sud-ouest de la Syrie.
HCR/Bassam Diab
Selon l'OIM, près de 140.000 personnes restent bloquées et ont besoin d’une assistance dans le sud-ouest de la Syrie.

Syrie : plus de 320.000 personnes déplacées par les violences à Deraa (HCR)

Paix et sécurité

Suite au regain de tension à Deraa, Filippo Grandi a indiqué qu’environ 750.000 vies humaines sont en danger « prises au milieu des tirs croisés, y compris des frappes aériennes et de lourds bombardements ».

Face au déferlement de violence dans la région, près de 325.000 personnes auraient fui leurs foyers depuis le 19 juin, selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Ces déplacés auraient, pour la plupart, trouvé refuge, dans un dénuement total, près des frontières avec la Jordanie. « La plupart vivent dans des conditions de précarité et d’insécurité, dont environ 60.000 personnes qui campent au point de passage frontière avec la Jordanie à Nasib/Jaber », a précisé le Haut-Commissaire.

A l’intérieur de la Syrie, la plupart des personnes déplacées sont contraintes de vivre en plein air ou dans des abris de fortune qui offrent peu de sécurité et de protection contre les éléments, « bien que les communautés locales en Syrie aient ouvert leurs portes pour accueillir un grand nombre de personnes déracinées ».

« Un grand nombre de femmes et d’enfants se trouvent parmi les personnes déracinées, ainsi que des personnes âgées, des blessés et des malades », a fait remarquer Filippo Grandi. Le chef du HCR souligne par ailleurs « des travailleurs humanitaires locaux dévoués qui sont venus en aide à la population civile depuis le début du conflit » figurent parmi les déplacés.

L’ONU réitère son appel à la Jordanie d’ouvrir ses frontières aux Syriens

Pour le Haut-Commissaire, « les hostilités dans la région frontalière syro-jordanienne constituent un risque vital et ne laissent pas d’autre choix que de rechercher la sécurité en Jordanie voisine ».

Si Filippo Grandi salue la générosité d’Amman qui assure généreusement la protection de centaines de milliers de réfugiés syriens depuis le début de la crise, il plaide « pour qu’un refuge temporaire soit octroyé en Jordanie aux personnes en quête de sécurité, étant donnés les dangers immédiats ». A cet égard, le chef du HCR appelle la communauté internationale à accorder un soutien immédiat et significatif à la Jordanie, dans un esprit de solidarité et de partage de la responsabilité.

En attendant, le HCR indique se tenir prêt pour intensifier immédiatement ses efforts d’assistance à l’intérieur de la Syrie et en Jordanie. « Des milliers de personnes innocentes vont perdre la vie, une fois encore, si aucune action urgente n’est mise en œuvre », met en garde l’agence onusienne. Dans ces conditions, les agences humanitaires des Nations Unies et leurs partenaires font leur possible pour acheminer une aide vitale à la population dans le sud-ouest de la Syrie depuis l’intérieur même de la Syrie et de l’autre côté de la frontière jordanienne. Mais selon Filippo Grandi, l’insécurité régnante entrave leurs efforts à atteindre « un grand nombre de personnes qui ont cruellement besoin d’aide ».

Le chef de l’ONU appelle à la suspension immédiate des hostilités en Syrie

Partageant la préoccupation du HCR concernant le sort des civils, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres a apporté son « plein appui » à la déclaration faite par Filippo Grandi.

« En tant que dépositaire de la Convention de 1951 sur les réfugiés, (le Haut-Commissaire) est la voix officielle des Nations Unies sur les réfugiés », a souligné le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, dans une déclaration de presse.

António Guterres et Filippo Grandi ont tous les deux appelé toutes les parties au conflit à faire cesser les hostilités afin de permettre aux agences humanitaires de livrer le matériel vital de secours et d’abris ainsi que d’évacuer les blessés.

« La protection, la sécurité et la sûreté des civils ainsi que celles des travailleurs humanitaires sont cruciales », note le HCR qui ajoute qu’il s’agit d’un principe fondamental en vertu du droit international humanitaire qui doit être garanti par toutes les parties au conflit et la communauté internationale dans son ensemble. Par la voix de son porte-parole, le Secrétaire général a réitéré son appel à ce que les Nations Unies soient autorisées à effectuer « des livraisons humanitaires transfrontalières et croisées sans plus tarder »

« De toute évidence pour les agences humanitaires onusiennes, la priorité absolue est de trouver une solution politique au conflit et d’épargner de nouvelles souffrances aux civils syriens », a souligné le Haut-Commissaire. une solution politique que le Secrétaire général a de nouveau appelé de ses voeux par une reprise des négociations.