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Des experts appellent l'Arabie saoudite à libérer les défenseurs des droits des femmes arrêtés récemment

Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève.
Photo ONU/Elma Okic
Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève.

Des experts appellent l'Arabie saoudite à libérer les défenseurs des droits des femmes arrêtés récemment

Femmes

Des experts des droits de l'homme de l'ONU ont exhorté mercredi l'Arabie saoudite à libérer immédiatement plusieurs défenseurs des droits des femmes arrêtés récemment, alors que le pays a célébré dimanche la levée officielle de l'interdiction de conduire imposée aux femmes.

« En contraste frappant avec ce moment de libération pour les femmes saoudiennes, des défenseurs des droits des femmes ont été arrêtés et détenus dans tout le pays, ce qui est vraiment inquiétant et peut-être une meilleure indication de l'approche gouvernementale en matière de droits des femmes. Nous appelons à la libération immédiate de toutes les personnes détenues alors qu’elles menaient des activités légitimes de promotion et de protection des droits des femmes en Arabie Saoudite », ont déclaré les experts dans une déclaration commune.

« Les femmes défenseures des droits humains sont confrontées à la stigmatisation, non seulement en raison de leur travail en tant que défenseurs des droits humains, mais aussi en raison de la discrimination fondée sur le genre », ont-ils ajouté.

La répression a commencé le 15 mai 2018 avec une vague d'arrestations de défenseurs des droits des femmes. Au cours des trois semaines qui ont suivi, quelque 12 autres défenseurs des droits humains, hommes et femmes confondus, ont également été arrêtés. La majorité d'entre eux ont spécifiquement défendu les droits des femmes et la levée de l'interdiction de conduire. Plusieurs personnes arrêtées font face à des accusations extrêmement graves et pourraient être condamnées à 20 ans de prison.

Bien que quatre des personnes arrêtées aient été libérées, la majorité reste en détention.

« Nous réitérons notre préoccupation de longue date pour les autres détenus en Arabie saoudite sur la base de leur activisme et de l'exercice de leur droit à la liberté d'expression ainsi que de leur droit à la liberté d'association, y compris Raef Badawi », ont dit les experts. « Nous exhortons le gouvernement saoudien à faire preuve d'un véritable engagement à améliorer son bilan en matière de droits humains en adoptant une position plus progressiste, en particulier en ce qui concerne les droits des femmes. La première étape pour démontrer un tel engagement est de libérer les défenseurs des droits humains qui restent en prison uniquement parce qu'ils travaillent pour faire progresser la jouissance des droits pour tous ».

Ces experts de l'ONU sont : Michel Forst, Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme ; Seong-Phil Hong, Président-Rapporteur du Groupe de travail sur la détention arbitraire ; David Kaye, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression ; Fionnuala Ní Aoláin, Rapporteure spéciale sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme ; Bernard Duhaime, Président du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires ; Clément Nyaletsossi Voulé, Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d'association ; Philip Alston, Rapporteur spécial sur l'extrême pauvreté et les droits de l'homme ; Ivana Radačić, Présidente du Groupe de travail sur la question de la discrimination à l'égard des femmes en droit et dans la pratique ; et Dubravka Šimonović, Rapporteure spéciale sur la violence contre les femmes.