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Le chef du HCR appelle les bailleurs de fonds à aider à stabiliser le Mali, le Niger et la Libye

ilippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, discute avec des réfugiés nigérians dans le nord du Mali
© HCR/Jehad Nga
ilippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, discute avec des réfugiés nigérians dans le nord du Mali

Le chef du HCR appelle les bailleurs de fonds à aider à stabiliser le Mali, le Niger et la Libye

Migrants et réfugiés

A l’issue d’une visite en Libye, au Niger et au Mali, le chef de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a appelé les pays bailleurs de fonds à aider à ramener la stabilité dans ces pays par lesquels transitent beaucoup de personnes qui vont chercher la sécurité en Europe. 

« Les communautés ici ont besoin de stabilité », a-t-il déclaré lors de sa visite au Mali. « Les migrants et les réfugiés ont besoin de stabilité. Mais les ressources sont des plus limitées. Les agences internationales sont bien trop démunies. Et le gouvernement ne peut à lui seul résoudre l’ensemble des problèmes ».

« Les Européens se plaignent continuellement des réfugiés et des migrants qui tentent d’atteindre leurs côtes, mais cela ne fera que continuer s’il n’y a pas de véritable investissement ici », a encore dit le chef du HCR, cité dans un communiqué de presse de l’agence onusienne.

Lors de sa visite au Mali, M. Grandi s’est notamment rendu à Gao, dans le nord du pays, où il a rencontré des réfugiés du Burkina Faso et du Niger.

Plus de 5.000 personnes sont arrivées du Burkina Faso voisin au cours des derniers mois. Elles sont originaires de villes frontalières où des affrontements opposent l’armée aux rebelles.

M. Grandi a aussi rencontré des réfugiés récemment arrivés du Niger. Ils ont fui les villes frontalières pour échapper au conflit entre les opposants islamistes et les forces de sécurité. Les combattants ont attaqué les habitants et affirmé qu’ils avaient donné des informations sur leurs déplacements aux forces de sécurité. Plus de 1.000 personnes ont pris la fuite.

Le Mali était la dernière étape de cette visite de Filippo Grandi pour marquer le 20 juin, Journée mondiale des réfugiés. Dans ces pays - Mali, Niger et Libye - qui sont tous des zones de conflit, il a lancé un appel à la prudence aux diverses armées de la région qui combattent pour rétablir la sécurité.

Visite au Mali d’un expert des droits de l’homme de l’ONU

De son côté, l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, Alioune Tine, a annoncé qu’il se rendrait dans ce pays du 24 au 29 juin 2018, dans un contexte d’insécurité croissante avant la tenue des élections prévues pour le 29 juillet 2018.

« Mon centre d'intérêt va porter sur cette période pré-électorale et sur les questions liées aux droits humains. Je suis conscient que la campagne officielle pour les élections présidentielles doit débuter le 7 juillet 2018, et le vote se déroulera le 29 juillet de cette année. Je tiens à voir si les mesures sont en place pour que les élections se déroulent dans de bonnes conditions », a dit l’Expert dans un communiqué de presse.

« Je suis préoccupé par des informations qui me parviennent selon lesquelles la violence intercommunautaire dans la région du centre et du nord du Mali a connu une escalade dramatique », a-t-il ajouté. « A cela s’ajoute l’expansion des activités des groupes extrémistes violents qui terrorisent les populations avec des enlèvements, des assassinats ciblés et d’autres traitements cruels ».