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États-Unis : un enfant migrant ne doit pas être séparé de sa famille, selon le Bureau des droits de l’homme de l’ONU

Des habitants du Guatemala, du Honduras et du El Salvador fuient la violence dans leur pays. Ci-dessus, un refuge pour demandeurs d'asile au sud du Mexique.
Photo HCR/Sebastien Rich
Des habitants du Guatemala, du Honduras et du El Salvador fuient la violence dans leur pays. Ci-dessus, un refuge pour demandeurs d'asile au sud du Mexique.

États-Unis : un enfant migrant ne doit pas être séparé de sa famille, selon le Bureau des droits de l’homme de l’ONU

Migrants et réfugiés

Le Bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme a demandé mardi aux États-Unis d’Amérique de cesser de séparer les enfants migrants de leurs familles en situation irrégulière à la frontière avec le Mexique

« Les enfants ne devraient jamais être détenus pour des raisons liées à leur statut migratoire ou à celui de leurs parents », a affirmé lors d’un point de presse mardi à Genève la porte-parole du Bureau, Ravina Shamdasani.

Plusieurs centaines d’enfants ont été ainsi séparés de leurs parents à la frontière depuis octobre, y compris un enfant d’un an, a dit la porte-parole du Haut-Commissariat, citant des informations de groupes de la société civile américaine.

Les enfants ne devraient jamais être détenus pour des raisons liées à leur statut migratoire ou à celui de leurs parents

Les services du Haut-Commissaire Zeid ont exprimé leur vive préoccupation par le fait que « la politique de tolérance zéro récemment mise en place le long de la frontière sud des Etats-Unis a fait en sorte que des personnes prises en flagrant délit d’entrée irrégulière dans le pays font l’objet de poursuites pénales et que leurs enfants - y compris des enfants extrêmement jeunes - leur sont retirés ».

Selon l’ONU, la plupart des candidats viennent du Guatemala, du Salvador et du Honduras, trois pays gangrénés par la violence et l’insécurité, ou des migrants ayant fui leur pays à cause d’un large éventail d’autres droits de l’homme tels que la santé, l’éducation et logement.

« Le recours à la détention d’immigrants et à la séparation des familles comme moyen de dissuasion va à l’encontre des normes et des principes relatifs aux droits de la personne », a fait remarquer la porte-parole. L’intérêt supérieur de l’enfant doit toujours être le premier.

Il faut cesser de criminaliser ce qui devrait tout au plus être une infraction administrative, celle de l’entrée ou de séjour irrégulier aux Etats-Unis

« Il est donc très préoccupant qu’aux États-Unis, le contrôle des migrations semble avoir été prioritaire par rapport à la protection effective des enfants migrants », a-t-elle ajouté.

Le Haut-Commissariat a appelé les Etats-Unis à mettre une fin immédiate à cette pratique séparant des familles et à « cesser de criminaliser ce qui devrait tout au plus être une infraction administrative, celle de l’entrée ou de séjour irrégulier aux Etats-Unis ».

La pratique consistant à séparer des familles et détenir des enfants est une « violation grave des droits de l’enfant », a-t-elle ajouté.

Elle a d’ailleurs rappelé que les Etats-Unis restent le seul pays au monde à ne pas avoir ratifié la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, « alors que les droits des enfants sont généralement tenus en haute estime » dans ce pays.

Les services du Haut-Commissaire Zeid demandent à Washington d’adopter « des alternatives non privatives de liberté qui permettent aux enfants de rester dans leur famille ».