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Le cancer, le diabète, et les maladies pulmonaires et cardiaques tuent 41 millions de personnes chaque année, l’OMS appelle à agir d’urgence

Une femme se fait tester son taux de glucose dans le sang.
Photo OMS/PAHO/Sebastian Oliel
Une femme se fait tester son taux de glucose dans le sang.

Le cancer, le diabète, et les maladies pulmonaires et cardiaques tuent 41 millions de personnes chaque année, l’OMS appelle à agir d’urgence

Santé

Un nouveau rapport de la Commission indépendante de haut niveau sur les maladies non transmissibles (MNT) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle à agir d’urgence contre les maladies chroniques et les troubles mentaux.

Collectivement, le cancer, le diabète, et les maladies pulmonaires et cardiaques tuent 41 millions de personnes chaque année, et sont responsables de 71 % de l’ensemble des décès dans le monde, dont 15 millions surviennent entre 30 et 70 ans. Le rapport met l’accent sur des défis croissants, mais souvent négligés, comme les troubles mentaux et l’obésité. 

La santé est essentielle pour la paix et la démocratie

Le document exhorte à un engagement politique de haut niveau et à l’intensification immédiate des mesures contre l’épidémie de maladies non transmissibles, lesquelles représentent les principales causes de mortalité et de morbidité au niveau mondial.

Le Président de l’Uruguay, le Dr Tabaré Vázquez, a appelé les dirigeants du monde à « redoubler d’efforts » pour atteindre la cible des objectifs de développement durable (ODD) consistant à réduire d’un tiers, d’ici à 2030, la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles et à promouvoir la santé mentale et le bien-être. « Préserver et améliorer la qualité de vie des gens est un moyen de renforcer la dignité humaine en vue de progresser sur les plans de la croissance économique, de la justice sociale et de la coexistence humaine », a déclaré le Dr Vázquez, qui a présenté aujourd’hui à Genève ce rapport au Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « La santé est essentielle pour la paix et la démocratie. Il ne s’agit pas de dépenser beaucoup, mais de faire des investissements judicieux. »

Six recommandations : 

Il ne s’agit pas de dépenser beaucoup, mais de faire des investissements judicieux

La Commission formule six recommandations dans son rapport : tout d'abord, les chefs d’État et de gouvernement devraient prendre la responsabilité du programme de lutte contre les MNT, plutôt que de la déléguer aux seuls ministres de la santé; les gouvernements devraient recenser une série de priorités et mettre en œuvre des mesures correspondantes, dans le cadre du programme global de lutte contre les MNT et de promotion de la santé mentale; les gouvernements devraient réorienter les systèmes de santé pour intégrer la lutte et la prévention  contre les maladies non transmissibles et les services de santé mentale à leurs politiques et plans pour la couverture sanitaire universelle; les gouvernements devraient renforcer l’efficacité de la réglementation et collaborer de façon appropriée avec le secteur privé, les milieux universitaires, la société civile et les communautés; les gouvernements et la communauté internationale devraient élaborer un nouveau paradigme économique pour financer les mesures de lutte contre les MNT et de promotion de la santé mentale; enfin les gouvernements devraient mieux rendre compte aux citoyens de leur action contre les MNT et simplifier les mécanismes de responsabilisation internationaux qui existent déjà. 

Les solutions existent, il faut les financer

Nous devons agir rapidement pour sauver des vies, éviter des souffrances inutiles et empêcher l’effondrement de systèmes de santé fragiles

« Nous connaissons le problème et nous avons les solutions, mais à moins d’augmenter le financement de la lutte contre les MNT et d’exiger de toutes les parties prenantes qu’elles assument leurs responsabilités et tiennent leurs promesses, nous ne parviendrons pas à progresser plus rapidement », a déclaré la coprésidente de la Commission, la Dre Sania Nishtar. « L’épidémie de MNT a explosé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire au cours des deux dernières décennies. Nous devons agir rapidement pour sauver des vies, éviter des souffrances inutiles et empêcher l’effondrement de systèmes de santé fragiles. »

Réaliser la promesse de la couverture sanitaire universelle, pour faire en sorte que chacun, partout, puisse accéder à des services de santé de qualité sans souffrir de difficultés financières est l’une des principales priorités de l’OMS.  Le rapport de la Commission servira de guide aux pays au fur et à mesure qu’ils progresseront sur la voie de la santé pour tous et s’attaqueront à la fois aux MNT et aux maladies infectieuses meurtrières.