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Les Etats membres approuvent la réforme du développement de l’ONU axée sur les gens et les résultats

 Le Secrétaire général António Guterres (au centre) s'adresse à l'Assemblée générale sur le projet de résolution sur le repositionnement du système de développement des Nations Unies
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général António Guterres (au centre) s'adresse à l'Assemblée générale sur le projet de résolution sur le repositionnement du système de développement des Nations Unies

Les Etats membres approuvent la réforme du développement de l’ONU axée sur les gens et les résultats

Développement durable (ODD)

Réunis en Assemblée générale, les Etats membres de l’ONU ont donné leur feu vert jeudi à la réforme proposée par le Secrétaire général afin que le système de développement des Nations Unies apporte des résultats plus tangibles pour les individus et soit plus rentables pour leurs contributeurs.

« La résolution que vous adoptez aujourd'hui inaugure la transformation la plus ambitieuse et la plus complète du système de développement de l'ONU depuis des décennies. Il jette les bases pour repositionner le développement durable au cœur des Nations Unies », a dit le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, aux Etats membres.

« Et cela donne un sens concret à notre promesse collective de faire progresser les Objectifs de développement durable (ODD) pour tous, partout dans le monde - avec pour objectif premier l'éradication de la pauvreté, en ne laissant, comme on dit toujours, personne derrière », a-t-il ajouté.

M. Guterres a souligné que la réforme qui vient d'être approuvée consiste à mettre en place des mécanismes permettant de faire une réelle différence dans la vie des gens. « Vous avez clairement défini vos mandats d'établir une nouvelle génération d'équipes-pays des Nations Unies et de renforcer nos investissements dans les personnes, la planète, la paix et la prospérité », s’est-il félicité.

La réforme met l’accent sur l'appropriation par les pays, la responsabilité et les résultats pour guider le système de développement des Nations Unies à chaque étape du processus. Les équipes de l’ONU sur le terrain « seront désormais mieux à même d'adapter leur présence, leurs capacités, leurs compétences et leur réponse globale à vos priorités », a dit le Secrétaire général.

« Notre instrument de planification conjointe dans les pays - le cadre d'aide au développement des Nations Unies - reflétera mieux les priorités des pays et les besoins des pays », a dit M. Guterres, tout en soulignant que des partenariats plus forts avec les gouvernements, mais aussi avec la société civile, les universités, le secteur privé et au-delà seront sollicités.

Redéfinition du rôle de Coordinateur résident des Nations Unies

 L’ONU compte actuellement 129 coordonnateurs résidents en charge des questions de développement dans 165 pays. « Être un coordonnateur résident est l'un des emplois les plus difficiles des Nations Unies », a  reconnu M. Guterres. « Mais les structures que nous avons aujourd'hui au niveau des pays dépendent excessivement des personnalités et de la bonne volonté à système qui ne récompense pas toujours la coopération », a-t-il ajouté.

Dans un entretien accordé plus tôt à ONU Info, la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina J, Mohammed, a indiqué que l’idée est de passer d’un système de « cacophonie » à celui de « symphonie dédié à la réalisation des ODD ».

Pour le Secrétaire général, la réforme est l’occasion de « résoudre un déficit historique dans notre fonction de coordination, et institutionnaliser ce qui fonctionne, dans tous les domaines ».

Compromis sur une solution de financement hybride

Le Secrétaire général a sollicité l’appui des Etats membres pour financer « adéquatement et de façon prévisible ce système de coordonnateur résident revigoré et centré sur les personnes ».

A l'origine, la préférence de M. Guterres portait sur un financement du système des coordonnateurs résidents par le biais du budget ordinaire des Nations Unies, « afin de garantir la prévisibilité, la durabilité et l'appropriation par tous les États membres ».

Les co-facilitateurs ont privilégié un financement hybride qui « est la meilleure alternative possible », estime le chef de l’ONU.« En combinant différentes sources, il diversifie la base de financement et améliore la perspective d'un financement adéquat et prévisible », a dit le Secrétaire général tout en appelant les Etats membres à garder à l'esprit que le succès dépendra beaucoup de leur appui financier.

Lancer la réforme début 2019

La réforme approuvée, l’objectif est désormais de pouvoir la mettre en œuvre dès le 1er janvier 2019.

« Je suis conscient que nous devons travailler maintenant sur les modalités d'opérationnalisation du système de coordonnateurs résidents revitalisé, y compris ses modalités de financement », a dit M. Guterres qui présentera avant la fin de la session actuelle de l'Assemblée générale, un plan de mise en œuvre traitant de ces questions.

Alors que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 entre dans sa 4eme année, le chef de l’ONU a souligné qu’il n’y a pas de temps à perdre. « Nous nous engageons à accélérer la transformation, à travailler en étroite collaboration avec vous - et pour vous au nom des gens », a-t-il dit. « Le changement n'est jamais facile. Mais il peut être bien géré et inclusif pour assurer des transitions en douceur et des résultats tangibles. C'est notre engagement ».

Une transition menée sous l’égide de la Vice-Secrétaire générale

M. Guterres a demandé aux Etats membres d’appuyer le changement qu’ils ont adopté en soutenant les organes directeurs des agences, fonds et programmes des Nations Unies. Sa priorité est désormais à la mise en place d'une équipe de transition sous la direction de la Vice-Secrétaire générale pour mettre en œuvre les décisions prises par les Etats membres.

Le chef de l’ONU a souligné que l’équipe de Mme Mohammed travaillera de la même manière ouverte, transparente et inclusive nous avons mené ce processus jusqu'ici et assurons l'inclusion de nos fonds, programmes et agences spécialisées.

« Vous avez montré que le consensus et l'ambition peuvent aller de pair. Vous l'avez fait parce qu'un système de développement des Nations Unies plus fort est dans notre intérêt commun », a dit M. Guterres.

Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Miroslav Lajčák, s’est fait l’écho des éloges du Secrétaire général sur l'adoption de la réforme proposée. « Vous avez montré ce dont nous sommes capables, quand nous utilisons notre système multilatéral - et travaillons ensemble », a-t-il dit aux Etats membres.