L'actualité mondiale Un regard humain

Désarmement : le chef de l’ONU présente son nouveau programme pour « sécuriser notre avenir commun »

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, présente son programme pour le désarmement à l'Université de Genève.
Photo : ONU/Jean-Marc Ferré
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, présente son programme pour le désarmement à l'Université de Genève.

Désarmement : le chef de l’ONU présente son nouveau programme pour « sécuriser notre avenir commun »

Paix et sécurité

Le Secrétaire général des Nations Unies a présenté jeudi à l’Université de Genève, en Suisse, son nouveau programme pour le désarmement afin de « sécuriser notre avenir commun ».

« Les Nations Unies ont été créées dans le but d'éliminer la guerre en tant qu'instrument de politique étrangère. Mais sept décennies plus tard, notre monde est aussi dangereux qu'il ne l'a jamais été », a déploré António Guterres devant les étudiants de l’Université de Genève venus l’écouter.

« Le désarmement prévient et met fin à la violence. Le désarmement soutient le développement durable. Et le désarmement est fidèle à nos valeurs et à nos principes. C'est pourquoi je présente ce programme pour le désarmement ici aujourd'hui », a dit le Secrétaire général.

Dans la ville suisse, le chef de l’ONU a expliqué les trois priorités de son programme : « le désarmement pour sauver l'humanité, le désarmement qui sauve des vies et le désarmement pour les générations futures ».

Le Secrétaire général a d’abord souligné que le désarmement des armes nucléaires, chimiques et biologiques pouvait « sauver l'humanité », notant que quelque 15.000 armes nucléaires restaient stockées dans le monde et que des centaines étaient prêtes à être lancées en quelques minutes. « Nous sommes une à une erreur mécanique, électronique ou humaine d'une catastrophe qui pourrait éradiquer des villes entières de la carte », a-t-il averti.

M. Guterres a déclaré que les États qui possèdent des armes nucléaires ont la responsabilité première d'éviter les catastrophes. À cet égard, il a appelé la Russie et les États-Unis à résoudre leur différend concernant le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire; à élargir le nouveau traité START aux armes offensives stratégiques, qui doit expirer dans trois ans seulement; et de prendre de nouvelles mesures pour réduire les stocks nucléaires.

1.700 milliards de dollars de dépenses d'armement en 2017

Le Secrétaire général a ensuite rappelé que le désarmement des armes classiques pourrait « sauver des vies », en particulier celles des civils qui continuent de subir le poids des conflits armés. Le chef de l'ONU a déclaré qu'au-delà du nombre effroyable de civils tués et blessés, les conflits entraînent un nombre record de personnes de chez eux, les privant souvent de nourriture, de soins médicaux, d'éducation et d'autres moyens de subsistance. À la fin de 2016, plus de 65 millions de personnes ont été déracinées par la guerre, la violence et la persécution, a-t-il dit. « Mon initiative sera fortement ancrée dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030, plan directeur pour la paix et la prospérité sur une planète saine », a déclaré M. Guterres, notant que les dépenses excessives consacrées aux armes épuisent les ressources pour le développement durable.

Rien qu’en 2017, plus de 1.700 milliards de dollars ont été dépensés en armes et en armements – le chiffre le plus élevé depuis la chute du mur de Berlin. C'est environ 80 fois le montant nécessaire pour répondre aux besoins d'aide humanitaire du monde entier, a-t-il déclaré.

Le chef de l’ONU a finalement souligné que les nouvelles technologies, lorsqu'elles sont utilisées avec malveillance, pourraient aider à lancer une nouvelle course aux armements et mettre en danger les générations futures. « Les risques combinés des nouvelles technologies d'armes pourraient avoir un impact sur notre sécurité future », a-t-il déclaré.

Le Secrétaire général a souligné que les femmes ont un rôle important à jouer dans le désarmement. « Les femmes doivent participer en tant que preneuses de décision dans tous les processus de désarmement et je suis totalement engagé à faire tout ce que je peux pour soutenir cela », a-t-il dit.

A l’Université de Genève, M. Guterres a exhorté les étudiants et les jeunes à être des acteurs du changement dans le monde. « J'espère que vous utiliserez votre pouvoir et vos relations pour plaider en faveur d'un monde pacifique, exempt d'armes nucléaires, dans lequel les armes sont contrôlées et réglementées, et les ressources orientées vers l'opportunité et la prospérité pour tous », leur-a-t-il dit.