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Yémen : le mois d’avril a été le plus meurtrier pour les civils (ONU)

Avec 236 civils tués et 238 autres blessés, le mois d'avril a été l'un des mois les plus meurtrier au Yémen cette année.
Giles Clarke/OCHA
Avec 236 civils tués et 238 autres blessés, le mois d'avril a été l'un des mois les plus meurtrier au Yémen cette année.

Yémen : le mois d’avril a été le plus meurtrier pour les civils (ONU)

Droits de l'homme

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit vendredi vivement préoccupé par la forte augmentation du nombre de victimes civiles au Yémen.

Au Yémen, le conflit continue d’allonger le nombre de victimes. A ce stade de l’année 2018, avril a été le mois le plus meurtrier pour les civils dans ce pays déchiré par une guerre civile depuis 2014.

Selon le HCDH pas moins de 236 civils ont été tués et 238 autres blessés au Yémen le mois dernier. Ces 474 victimes civiles répertoriées représentent plus du double des pertes documentées en mars (180 victimes civiles). Ces tendances alarmantes se sont poursuivies durant la première semaine de mai, période au cours de laquelle 63 victimes civiles ont été recensées (six morts et 57 blessés).

Devant ce lourd bilan humain, les services du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, ont de nouveau rappelé à toutes les parties au conflit de prendre des mesures pour protéger les civils et de respecter le droit international humanitaire.

Le Bureau du HCDH au Yémen rappelle que les raids aériens de la coalition arabe dirigée par Ryad ont visé un bâtiment gouvernemental dans un quartier à forte densité de population à Sanaa, la capitale yéménite. Lors de ce premier raid qui a directement touché le bureau présidentiel, des témoins ont indiqué que le même bâtiment avait été frappé à nouveau environ sept minutes après la première frappe. Une seconde attaque qui a causé des pertes supplémentaires parmi les premiers secours investis lors du premier raid.

Les récentes attaques contre des sites situés dans des zones densément peuplées, notamment les frappes aériennes de lundi, soulèvent de sérieux doutes quant au respect des principes de précaution, de distinction et de proportionnalité imposés par le droit humanitaire international. Lors d’un autre incident récent, 24 civils ont été tués et 13 autres blessés par une frappe aérienne de la coalition contre une station-service dans le gouvernorat de Hajjah.

Le HCDH a également épinglé les groupes rebelles. « Nous avons également documenté des pertes résultant d’un bombardement aveugle des Houthis, notamment les récents incidents survenus les 1er et 2 mai, au cours desquels cinq civils ont été blessés et un autre a été tué », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH au cours d’une conférence de presse vendredi à Genève.

Dans cette guerre qui perdure depuis 2014, les civils yéménites paient un lourd tribut. Entre le 26 mars 2015 et le 10 mai 2018, les services du Haut-Commissaire Zeid ont documenté environ 16.432 victimes civiles dont 6.385 morts et 10.047 blessés. La grande majorité des victimes civiles sont le résultat de frappes aériennes menées par la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite.