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Pour des concessions forestières plus transparentes, responsables et au service des pauvres (FAO)

Des millions de gens dépendent des forêts.
IRIN/Charles Akena
Des millions de gens dépendent des forêts.

Pour des concessions forestières plus transparentes, responsables et au service des pauvres (FAO)

Développement durable (ODD)

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a lancé ce jeudi les premières Directives volontaires pour les concessions forestières dans les pays tropicaux afin de les rendre plus transparentes, responsables et inclusives. Il s'agit de faire en sorte que les communautés les plus pauvres et isolées du monde puissent en bénéficier.

« Les directives rappellent à toutes les parties qu'avec les droits, viennent les responsabilités. Elles soulignent la nécessité de renforcer l'engagement public au niveau national et sous-national et d'avoir des cadres de travail juridiques et institutionnels clairs et transparents », a déclaré Mme Eva Mueller, Directrice de la Division de la FAO chargée des politiques et des ressources forestières, à l'occasion du lancement des Directives lors du Forum des Nations Unies sur les forêts, à New York.

Plus de 70% des forêts dans les pays tropicaux sont utilisées pour récolter du bois. Alors que certains produits forestiers appartiennent à l'Etat et d'autres à la sphère publique, la plupart des forêts publiques sont gérées à travers des concessions, elles-mêmes administrées par des organismes privés ou des communautés locales selon les choix du gouvernement.

Les concessions forestières peuvent être mal gérées en raison du manque de connaissances de ses détenteurs, et ce, notamment au niveau de la gestion des forêts tropicales. Cela pourrait également être lié à un manque de gouvernance, à des règles extrêmement compliquées, à des attentes trop ambitieuses, à une stratégie de bénéfices à court terme qui va entraîner un phénomène de surexploitation, à un partage inadéquat des bénéfices, à une violation des droits, à un manque de reconnaissance des droits des populations locales ou encore à un manque de retombées économiques.

Ces deux dernières décennies, la plupart des pertes forestières ont été signalées dans les pays en développement, en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine, soulignant ainsi la nécessité de mettre en place une meilleure gestion des forêts de production publiques dans les pays tropicaux.

De nouvelles directives volontaires

Les nouvelles Directives volontaires s'appuient sur les leçons apprises afin d'offrir des conseils pratiques et parvenir à une meilleure gestion des forêts de production publiques, par le biais des concessions, dans les pays tropicaux.

« Si elles sont gérées correctement, les concessions forestières peuvent avoir de multiples bienfaits sur le plan socio-économique et environnemental et contribuer à faire accroître la valeur des forêts pour les générations actuelles et futures. En somme, elles peuvent améliorer les vies des communautés rurales dans certaines des régions les plus pauvres et isolées du monde », estime Eva Mueller, Directrice de la Division de la FAO chargée des politiques et des ressources forestières.

Les directives fournissent un ensemble de principes à respecter pour tous les acteurs du domaine pendant tout le cycle des concessions et des recommandations personnalisées pour les acteurs spécifiques tels que les gouvernements, les détenteurs de concessions, les communautés locales, les donateurs ou encore les organisations non gouvernementales.

« Comprenant nombre de de recommandations pratiques, les Directives volontaires proposent un cadre pour la planification, la mise en œuvre et la surveillance des concessions forestières afin de parvenir à une gestion durable des forêts», a fait valoir de son côté, Mme Thais Linhares Juvenal, Spécialiste en foresterie à la FAO et Coordinatrice des directives.

A cette fin, les recommandations incluent de cultiver et récolter les produits agroforestiers notamment les herbes, les noix, les arbres fruitiers et les buissons, les cultures agricoles tout en récoltant le bois et les autres produits dérivés du bois, la reconstitution des arbres commercialement importants afin d'éviter leur extinction à l'avenir et plus d'investissement dans la sylviculture - soit une gestion active de la végétation forestière afin de rendre les forêts durables.

Les Directives volontaires s'appuient sur les meilleures pratiques en matière de concessions forestières à travers le monde et se basent sur une série de consultations, avec plus de 300 experts techniques issus du secteur privé et public, ainsi que des représentants de la société civile en Afrique, en Asie-Pacifique et en Amérique latine.