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Myanmar : le Conseil de sécurité se rend dans l’Etat de Rakhine, au centre de la crise des Rohingyas

Une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU, en mission au Myanmar, s'apprête à monter dans un hélicoptère à l'aéroport de Sittwe, dans l'Etat de Rakhine.
Photo UNRCO/Aye Thaw Da
Une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU, en mission au Myanmar, s'apprête à monter dans un hélicoptère à l'aéroport de Sittwe, dans l'Etat de Rakhine.

Myanmar : le Conseil de sécurité se rend dans l’Etat de Rakhine, au centre de la crise des Rohingyas

Paix et sécurité

En visite au Myanmar, une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU s’est rendue mardi dans l’Etat de Rakhine, qui se trouve au centre de la crise de la minorité rohingya.

La délégation s’est d’abord rendue en avion à Sittwe, la capitale de l’Etat de Rakhine, puis en hélicoptère dans deux villages, un centre de réception et un centre de transit.

« La délégation a rencontré des personnes rapatriées dans l’Etat de Rakhine. Elle a aussi rencontré séparément des représentants du gouvernement et de la société civile », a indiqué le porte-parole adjoint du Secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, lors d’un point de presse à New York.

Selon la communauté humanitaire, environ 500.000 Rohingyas vivent toujours dans l’Etat Rakhine, alors que des centaines de milliers d’autres ont fui au Bangladesh.

Ces Rohingyas sont confrontés aux discriminations et sont marginalisés, notamment les 130.000 hommes, femmes et enfants qui sont pris au piège dans des conditions épouvantables dans des camps dans l’Etat de Rakhine.

« Des restrictions sévères à leur liberté de mouvement persistent, limitant considérablement leur accès aux soins de santé, à l'éducation et aux moyens de subsistance. Cette réalité doit être changée si l'on peut raisonnablement s'attendre à ce que les réfugiés reviennent », a dit M. Haq.

Avant le Myanmar, la délégation du Conseil de sécurité s’est rendue au Bangladesh, où elle a visité le camp de réfugiés de Kutupalong, à Cox’s Bazar, dans le cadre d’une mission de cinq jours dans la région avec pour objectif d’évaluer la situation des Rohingyas et progresser vers un règlement de la crise.

La situation dans l'État de Kachin, au nord-est du Myanmar, suscite également la préoccupation de la communauté humanitaire. Depuis le 1er avril, plus de 5.000 personnes ont été déplacées en raison d’une escalade des combats entre les forces gouvernementales et l'Armée de l'indépendance Kachin.

« L'ONU appelle toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à mettre fin à la violence », a déclaré le porte-parole du Secrétaire général.

La Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, Yanghee Lee, s’est également inquiétée du regain d’affrontements dans l’Etat de Kachin, où l’armée aurait procédé à des bombardements aériens et aurait utilisé de l’artillerie lourde dans des zones civiles près de la frontière avec la Chine.

« Des civils innocents sont tués et blessés et des centaines de familles fuient », a dit Mme Lee. « Ce que nous avons observé dans l’Etat de Kachin au cours des dernières semaines est absolument inacceptable et doit cesser immédiatement ».