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Le HCR appelle la Grèce à améliorer le sort des réfugiés à Evros

A Athènes, en Grèce, des réfugiés et migrants dans le camp de Skaramagas. Photo UNICEF/Gripiotis
A Athènes, en Grèce, des réfugiés et migrants dans le camp de Skaramagas. Photo UNICEF/Gripiotis

Le HCR appelle la Grèce à améliorer le sort des réfugiés à Evros

Migrants et réfugiés

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé le gouvernement grec à améliorer de toute urgence les conditions de vie des réfugiés et migrants dans les centres de réception situés dans le nord-est du pays.

Le HCR a également demandé à Athènes de renforcer la capacité d’accueil de ces centres saturés suite à l’augmentation récente des arrivées de migrants et de réfugiés dans la région d’Evros.

Depuis le début du mois, près de 2.900 personnes - principalement des familles syriennes et iraquiennes - sont arrivées à Evros. Un nombre de personnes qui équivaut à la moitié des arrivées estimées pour l’ensemble de 2017. Selon les chiffres compilés par le HCR en avril, les arrivées par voie terrestre sont désormais plus nombreuses que les arrivées par mer.

L’agence onusienne souligne que l’augmentation du nombre des nouvelles arrivées met à rude épreuve le seul centre d’accueil et d’identification d’Evros, situé à Fylakio. Le centre a dépassé sa capacité maximale d’accueil de 240 personnes. 120 enfants non accompagnés et séparés s’y sont présentés.

Des femmes enceintes et des enfants dans une « situation insoutenable »

Face au débordement du centre d’accueil, les autorités grecques ont dû placer plusieurs personnes, dont de nombreux enfants, dans des centres de détention de la police inappropriés.

« Les conditions y sont lamentables et les services limités », a déclaré Charlie Yaxley, porte-parole du HCR lors d’un point de presse vendredi à Genève. Lors d’une visite dans un établissement, des équipes du HCR ont découvert que certaines familles dormaient à même le sol à côté d’une rangée de cellules.

 « Un seul médecin et quatre infirmières étaient disponibles pour plus de 500 personnes dans un autre établissement de police », a ajouté Charlie Yaxley. Parmi les centaines de personnes maintenues dans ces conditions figurent des femmes enceintes, de très jeunes enfants et des personnes ayant besoin de soins médicaux et psychosociaux. Certains des réfugiés ou migrants seraient détenues par la police depuis plus de trois mois.

« Tout en nous félicitant de la récente libération de plus de 2.500 personnes détenues par les autorités, nous sommes néanmoins préoccupés par le fait que cela se fasse sans un examen initial de leur vulnérabilité et sans fournir des informations appropriées sur l’asile et les autres options offertes dans ce genre de situation », a déclaré le porte-parole du HCR. « Leur situation doit être traitée d’urgence afin de leur permettre d’accéder aux procédures de prise en charge et d’asile », a-t-il ajouté.

Le HCR s’est félicité des efforts de la police et du centre d’admission et d’identification de Fylakio pour relever ces défis. « Cependant, avec des ressources de plus en plus limitées, la situation est devenue insoutenable », a ajouté M. Yaxley.

Dans ces conditions, le HCR plaide pour une augmentation urgente de la capacité d’accueil du centre d’admission et d’identification ainsi que pour une amélioration des conditions de vie. L’agence demande également le transfert immédiat des familles des centres de détention vers des abris sûrs et des services d’orientation, selon les besoins et d’améliorer les conditions dans les services de police, « même pour les séjours les plus courts », a ajouté M. Yaxley.

Le HCR a également demandé un transfert rapide des enfants non accompagnés vers un logement sûr et pour une évaluation rapide des liens familiaux. L’agence a également appelé Athènes à augmenter la capacité d’enregistrement en temps voulu des demandes d’asile.

Près de 21.000 migrants et réfugiés arrivés en Europe via la Méditerranée  (OIM)

Selon l’Agence des Nations Unies chargée des migrations (OIM), 20.927 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer pendant les 115 premiers jours de l’année 2018 : 43% en Italie, 37% en Grèce et 19% en Espagne.

Les arrivées en Europe par la Méditerranée enregistrées à ce jour en 2018 ne représentent que moins de la moitié des niveaux observés l’an dernier (44.152) et seulement 10 % par rapport à 2016 (44.152) pour la même période.

Le Projet de l’OIM sur les migrants disparus (MMP) note que 587 migrants seraient morts cette année en Méditerranée, dont plus récemment 17 personnes qui ont perdu la vie en essayant de passer en Espagne.