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Une paix durable exige des partenariats solides et inclusifs, selon le chef de l’ONU

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors d'un point de presse au siège de l'ONU (archives).
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors d'un point de presse au siège de l'ONU (archives).

Une paix durable exige des partenariats solides et inclusifs, selon le chef de l’ONU

Paix et sécurité

La consolidation et la pérennisation de la paix requièrent des partenariats solides au-delà des Nations Unies pour appuyer des solutions nationales, a déclaré mercredi le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, devant le Conseil de sécurité.

Au deuxième jour de la réunion de haut niveau consacrée à la consolidation de la paix et au maintien de la paix, M. Guterres, a plaidé pour une approche large et inclusive impliquant les autorités des pays hôtes, les autorités régionales et sous-régionales, les institutions financières internationales, dont la Banque mondiale et d’autres donateurs multilatéraux, le milieu des affaires, la société civile et des acteurs locaux.

La Commission de consolidation de la paix peut apporter une grande cohésion stratégique à ces efforts internationaux, en tant que plateforme pour la complémentarité et le partenariat à travers les piliers de l’ONU, a précisé le Secrétaire général. Elle apporte aussi des voix nationales et locales à la discussion.

Pour consolider la paix, a poursuivi le Secrétaire général, il faut inclure ceux qui sont souvent marginalisés et exclus, à savoir les femmes et les filles, les personnes âgées, les jeunes, les personnes handicapées et les minorités. Les jeunes jouent un rôle clef dans la consolidation de la paix, a rappelé M. Guterres, et « nous devons travailler avec et pour eux bien plus efficacement ».

Devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général a également souligné que la consolidation et la pérennisation de la paix requièrent aussi de s’attaquer aux racines des conflits et des crises : la pauvreté, l’exclusion, l’inégalité, la discrimination et les violations des droits de l’homme.

Concentrer nos efforts sur la réponse aux crises a un coût humain et financier intenable, a souligné M. Guterres, recommandant une fois de plus d’investir dans la prévention. « Le développement durable inclusif est une fin en soi », a-t-il justifié. « Mais c’est aussi le meilleur outil du monde contre les conflits violents et l’instabilité ».

Pour le Secrétaire général, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est notre modèle pour aborder ces causes profondes et créer des sociétés plus pacifique, stables et résilientes, fondées sur une mondialisation juste.

Le maintien de la paix doit créer un espace pour le processus politique

Le chef de l’ONU a également rappelé le rôle particulièrement important qu’ont à jouer les soldats de maintien de la paix.

L’objectif des opérations de maintien de la paix, a-t-il répété, est de créer un espace pour le processus politique. Elles jouent un rôle vital pour contenir la violence et protéger les civils, tout en donnant le temps aux solutions politiques de s’établir.

M. Guterres a rappelé avoir proposé plusieurs options en vue d’accroître le financement des activités de consolidation de la paix de l’ONU, de les restructurer et de mieux hiérarchiser les priorités, au moyen notamment de contributions statutaires et volontaires et de financements innovants. Il a notamment salué dans le Fonds pour la consolidation de la paix « un instrument clef » pour renforcer la cohérence de l’ensemble de nos activités et de nos partenariats en la matière, ainsi qu’un catalyseur pour inciter les autres à agir.

Le Secrétaire général a ensuite renouvelé son appel en faveur d’un « pas de géant » dans le soutien apporté par les États membres aux travaux essentiels du Fonds. « Nous avons eu, ces deux derniers jours, des débats enrichissants sur la façon dont nous consolidons et pérennisons la paix, comme la médiation, le règlement des conflits, le maintien de la paix et le soutien à des institutions efficaces et responsables », a enfin résumé le Secrétaire général qui a conclu par un appel : « Le moment est venu de passer à l’acte ».

Commission de consolidation de la paix : faire le lien entre les différents acteurs concernés

S’exprimant dans son rôle de Président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), le Secrétaire d’État aux affaires régionales et aux affaires multilatérales internationales de la Roumanie, Dan Neculaescu, a insisté sur le rôle de pont de la Commission entre les différents acteurs concernés.

Il a également souligné l’objectif de la CCP de renforcer les partenariats avec les organisations régionales, les institutions financières internationales, la société civile, les groupes de jeunes et de femmes et le secteur privé.

Le Président de la CCP a passé en revue différentes situations dont est saisie la Commission, citant notamment le Sahel. Dans cette région, la CCP a travaillé avec le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel afin d’accélérer la mise en œuvre de la Stratégie intégrée de l’ONU pour le Sahel, a-t-il ainsi expliqué.

« La CCP a mis l’accent sur les situations régionales et sous-régionales et renforcé ses liens avec l’Union africaine et la Banque mondiale, ainsi que ses synergies avec le Fonds de consolidation de la paix », a dit M. Neculaescu, soulignant que la Commission jouait un rôle important en vue de la promotion d’une approche intégrée et stratégique de pérennisation de la paix dans la région.