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Tout comme Dag Hammarskjöld avant lui, Guterres met en garde contre le repli sur soi

Le Secrétaire général de l'ONU Dag Hammarskjöld lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU le 24 mars 1960. Photo ONU
Le Secrétaire général de l'ONU Dag Hammarskjöld lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU le 24 mars 1960. Photo ONU

Tout comme Dag Hammarskjöld avant lui, Guterres met en garde contre le repli sur soi

À l’ONU

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a qualifié dimanche son prédécesseur, Dag Hammarskjöld, « d’inspiration fondamentale », qui devraitselon lui  être considéré comme le point de référence central de tout l'idéal des Nations Unies aujourd'hui.

A l'occasion de la conférence annuelle Dag Hammarskjöld organisée à Uppsala en Suède, où a grandi le deuxième Secrétaire général des Nations Unies, M. Guterres a déclaré que M. Hammarskjöld avait fait le « sacrifice suprême » en septembre 1961, lorsqu'il est mort dans un accident d'avion au-dessus de la Zambie, alors qu'il tentait de négocier un accord de cessez-le-feu complexe.

« Les valeurs pour lesquelles il s'est battu [...] font de lui une inspiration fondamentale pour tous ceux qui veulent poursuivre les mêmes objectifs, en se référant aux mêmes valeurs », a déclaré M. Guterres.

Le chef de l’ONU a ajouté que la personnalité de M. Hammarskjöld était d'autant plus inspirante qu'il avait été « non seulement un homme d'action, pas seulement un diplomate extrêmement sophistiqué », mais aussi «un homme de culture». « Et c'est probablement ce qui fait le plus défaut aujourd'hui aux hommes d'Etat, et aux hauts responsables des organisations internationales comme l'ONU, c'est ce lien fort à la culture », a ajouté le chef de l'ONU.

M. Guterres a raconté que son prédécesseur avait qualifié la poésie de « complément indispensable à la diplomatie » en citant le Suédois : « comme le diplomate, le poète travaille avec les mots - transpose les mots - en les utilisant comme une clé mais pas nécessairement une clé maîtresse ».

Se tournant vers le monde d'aujourd'hui et son propre diagnostic de certains des problèmes fondamentaux de la société, M. Guterres a déclaré que son prédécesseur avait noté les mêmes dangers que les nations se replient sur elles mêmes au lieu de s’ouvrir et placent leur foi dans le multilatéralisme.

« S'il est vrai que la mondialisation a apporté d'énormes bénéfices à l'humanité dans la richesse; dans le commerce dans l'augmentation d'une énorme classe moyenne; dans l'augmentation du temps de la vie; dans la réduction de la pauvreté absolue; la vérité est que la mondialisation a augmenté les inégalités de manière dramatique », a déclaré le chef de l'ONU.

« Beaucoup sont les perdants de la mondialisation dans les ceintures rouillées de ce monde », a-t-il dit, ajoutant qu'aujourd’hui, un environnement avait été créé où la foi dans des organismes multilatéraux comme l'ONU « a été considérablement réduite ».

L'une des grandes énigmes d'aujourd'hui est de savoir comment construire la confiance dans l'idée qu'il existe des solutions aux problèmes et aux défis actuels du monde. « Les problèmes de notre temps sont des problèmes mondiaux qui ne peuvent être résolus qu'avec des solutions mondiales, mais il y a une certaine tendance à l'isolationnisme qui a été mentionnée par Dag Hammarskjöld avec toutes les conséquences que l'on observe aujourd'hui », a noté M. Guterres.