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Comité sur les travailleurs migrants : des experts dénoncent le faible taux de ratification de la Convention

Un membre du personnel de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) parle à un migrant dans un centre d'accueil.
OIM
Un membre du personnel de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) parle à un migrant dans un centre d'accueil.

Comité sur les travailleurs migrants : des experts dénoncent le faible taux de ratification de la Convention

Droits de l'homme

Alors que les débats se poursuivent pour l’adoption prochaine d’un pacte mondial sur les migrations, des experts du Comité pour la protection des droits des travailleurs migrants se sont interrogés sur les raisons d’une « faible ratification » de la Convention internationale des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.

Le texte ne compte encore qu’une cinquantaine de ratifications.

Selon des membres du Comité, il apparaît que les pays éprouvent des problèmes et des difficultés s’agissant de la protection des droits des migrants et rechignent donc à ratifier cet instrument, ont-ils fait observer.

Or « si aujourd’hui, il y a une cinquantaine de conférences internationales dans le monde, au moins trente le sont sur la migration », a ainsi déclaré Mamane Oumaria, membre du Comité à l’ouverture ce lundi matin à Genève des travaux de la vingt-huitième session du Comité des migrants.

Cette réunion qui se tient jusqu’au 20 avril au Palais Wilson, doit examiner les rapports de l’Algérie, de Guyana et Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Pour cet expert indépendant nigérien, « le drame de la migration irrégulière, nous le vivons tous les jours », surtout dans son pays, le Niger qui est « un pays d’origine, de transit et de la destination de la migration ».

Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU préoccupé par la discrimination et la xénophobie croissantes

Au-delà des deux sessions annuelles du Comité et des rapports des Etats, Mamane Oumaria a plaidé pour que les membres aient la possibilité de faire la promotion de cette Convention. Entrée en vigueur le 1er juillet 2003, la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille n’a été ratifiée que par 51 Etats parties, notamment des pays du Sud.

S’agissant des négociations en cours sur le Pacte mondial sur les migrations, le Directeur des mécanismes de traités du Haut-Commissariat aux droits de l’homme a de son côté souligné que ce n’est pas l’ONU, mais bien les Etats qui dirigent le processus devant mener au pacte. Ce texte doit être présenté pour adoption au cours d’une conférence intergouvernementale qui se tiendra au Maroc à la fin de cette année.

Par ailleurs, M. Adam Abdelmoula avait, dans sa déclaration d’ouverture, attiré l’attention sur la discrimination et la xénophobie croissantes et sur la propagation rapide des mouvements extrémistes qui affectent les travaux du Comité, tant en termes de dialogue avec les États, qui deviennent moins réceptifs aux critiques, qu’en termes de situation des travailleurs migrants eux-mêmes et des membres de leur famille.