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Syrie : l’ONU regrette le ralentissement des efforts pour établir les responsabilités sur l’emploi présumé d’armes chimiques

 Thomas Markram, Adjoint du Haut Représentant des Nations Unies pour les affaires de désarmement, s'adressant au Conseil de sécurité.
Photo : ONU/Manuel Elias
Thomas Markram, Adjoint du Haut Représentant des Nations Unies pour les affaires de désarmement, s'adressant au Conseil de sécurité.

Syrie : l’ONU regrette le ralentissement des efforts pour établir les responsabilités sur l’emploi présumé d’armes chimiques

Paix et sécurité

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée mercredi à la question des armes chimiques en Syrie, un haut responsable onusien a regretté le ralentissement des efforts pour établir les responsabilités concernant les allégations de l’utilisation de ces armes chimiques dans ce pays.

L’Adjoint au Haut-Représentant aux affaires de désarmement, Thomas Markram, était venu faire le point sur la mise en œuvre de la résolution 2118 (2013) du Conseil relative à l’élimination du programme d’armes chimiques de la Syrie, alors qu’il y a un an, jour pour jour, de telles armes, en l’occurrence du gaz sarin, étaient utilisées à Khan Cheikhoun. Le Secrétaire général de l’ONU avait alors parlé d’atrocités, a rappelé M. Markram.

Il a mentionné les efforts de la Syrie pour détruire les deux installations restantes de fabrication d’armes chimiques. Leur destruction que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) vérifiera, doit s’achever dans un délai de deux ou trois mois. Le Directeur a ajouté que la destruction effective de ces deux installations est un pas essentiel dans la pleine mise en œuvre de la résolution 2118.

M. Markram a souligné que les discussions entre l’OIAC et la Syrie n’ont pas permis de régler toutes les questions en suspens. « L’OIAC n’est toujours pas en mesure d’affirmer que la Syrie a fait une déclaration qui peut être considérée comme exacte et complète », a-t-il dit, en rappelant que le Secrétaire général a demandé une coopération accrue de la part de la Syrie.

Il a ensuite précisé que la Mission d’établissement des faits de l’OIAC continue son travail, une équipe séjournant actuellement à Damas pour faire la lumière sur les allégations d’emploi d’armes chimiques portées à l’attention du Directeur général de l’OIAC par le gouvernement syrien.

Le prochain rapport de la Mission sera soumis dès lors que suffisamment d’informations auront été collectées pour aboutir à une conclusion tangible.

Thomas Markram a rappelé que les conclusions de la Mission ne détermineront pas les responsables car c’est une tâche qui incombait au Mécanisme d’enquête conjoint ONU-OIAC dont le mandat n’a malheureusement pas été renouvelé.  Il a ainsi déploré le ralentissement apparent des efforts – voire leur arrêt complet – pour établir les responsabilités, alors que les allégations d’emploi d’armes chimiques n’ont pas cessé.

La persistance des allégations souligne la nécessité de parvenir à un accord sur un mécanisme adéquat d’établissement des responsabilités, a-t-il insisté, ajoutant que les responsables doivent être traduits en justice. Il ne saurait y avoir d’impunité, a martelé M. Markram, pour qui, l’unité du Conseil, telle qu’on l’a vue lors de l’adoption de la résolution2118, est un gage de succès.