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RCA : « La collaboration est essentielle pour mettre un terme à l’impunité » affirme la Procureure de la CPI

La Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, s'adresse aux journalistes après avoir informé le Conseil de sécurité sur la situation en Libye.
ONU/Loey Felipe
La Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, s'adresse aux journalistes après avoir informé le Conseil de sécurité sur la situation en Libye.

RCA : « La collaboration est essentielle pour mettre un terme à l’impunité » affirme la Procureure de la CPI

Paix et sécurité

La justice et l'obligation de rendre des comptes sont nécessaires pour que la République centrafricaine (RCA) puisse sortir de la spirale des violences, a affirmé la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, à l’issue d’une visite dans ce pays.

« La violence qui fait rage actuellement sur une grande partie du territoire, notamment à Bangui, nous rappelle la précarité de la situation en RCA », a déclaré la Procureure, se référant aux affrontements continus entre groupes armés qui entraînent violence et instabilité pour la population.

Au cours de sa visite, Mme Bensouda a notamment participer à une formation de trois jours destinée aux magistrats et aux juges d'instruction de la Cour pénale spéciale du pays, fruit de la collaboration entre l'École nationale de la magistrature française, la Mission des Nations Unies en RCA (MINUSCA) et la Cour pénale internationale.

« L'appel des Centrafricaines et des Centrafricains pour que justice soit rendue est encourageant », a ajouté Mme Bensouda soulignant la nécessité de donner suite à ces demandes. « C'est en coopérant et en coordonnant nos efforts respectifs que nous atteindrons ces objectifs ».

« Nous concentrons notre action sur l'enquête relative aux allégations de crimes relevant de la compétence de la CPI commis au cours de la période visée par les deux parties au conflit, à savoir les groupes armés de la Séléka et des Anti-Balaka », a expliqué la Procureure, précisant que son Bureau « a recueilli, et continue de recueillir, des éléments de preuve en lien avec des crimes commis depuis le 1er août 2012 ».

Elle a souligné que son Bureau jouerait « pleinement son rôle » mais qu’il ne pourrait « pas traiter toutes les atrocités commises en Centrafrique » n’ayant jamais été chargé de le faire, d’où l’importance de la coopération, de la complémentarité et de l’établissement des liens étroits entre les systèmes judiciaires nationaux et la CPI.

La Procureure a affirmé avoir eu des échanges « fructueux et gratifiants » avec les autorités centrafricaines, des représentants de la société civile, des professionnels du système judiciaire et des journalistes, qui témoignent de la volonté de traduire en justice les responsables d'atrocités et de l'engagement du pays pour ce faire.

« Chacun d'entre nous doit apporter sa contribution : la paix, la justice, la reconstruction et la réconciliation sont différentes facettes d'une même lutte », a insisté Fatou Bensouda.