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Syrie : plus de 1.700 personnes tuées dans la Ghouta orientale depuis la résolution du Conseil de sécurité

A Beit Sawa, dans la Ghouta orientale, des familles se dirigent vers Hamourieh où un point de sortie a été ouvert le 15 mars 2018.
Photo UNICEF/UN0185408/Sanadiki
A Beit Sawa, dans la Ghouta orientale, des familles se dirigent vers Hamourieh où un point de sortie a été ouvert le 15 mars 2018.

Syrie : plus de 1.700 personnes tuées dans la Ghouta orientale depuis la résolution du Conseil de sécurité

Aide humanitaire

Les opérations militaires, notamment les frappes aériennes, dans l’enclave rebelle de la Ghouta orientale, en Syrie, ont tué plus de 1.700 personnes depuis l’adoption de la résolution 2401 du Conseil de sécurité, le 24 février, qui réclamait un cessez-le-feu immédiat de 30 jours, a déclaré mardi un haut-responsable onusien.

Selon le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, qui intervenait par vidéoconférence depuis Genève, ces derniers mois ont compté parmi les pires pour de nombreux civils en Syrie.

Des attaques contre des infrastructures civiles continuent d’être signalées, dont au moins 28 installations médicales qui ont été touchées depuis la mi-février.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la fréquence des attaques contre les centres et les personnels médicaux durant les deux premiers mois de l’année a triplé comparé à 2017.

M. Lowcock a aussi signalé que ces dernières semaines, au moins 78 personnes avaient été tuées à Damas et 230 autres blessées par des tirs provenant de la Ghouta orientale.

En outre, des dizaines de milliers de civils ont été déplacés et les informations indiquent que 80.000 d’entre eux ont été transportés vers la ville de Damas et le Damas rural, et 20.000 combattants et civils ont été transportés vers le nord-ouest du pays. 

L'ONU réclame un accès humanitaire sans entraves

L’ONU s’est mobilisée en coordination avec le Croissant-rouge arabe syrien pour fournir un appui à ces populations évacuées. En outre, l’ONU se tient prête à acheminer de quoi nourrir 16.500 personnes à Douma, dans la Ghouta orientale, mais les lettres de facilitation doivent toujours être signées par le gouvernement syrien, a précisé M. Lowcock. L’ONU et ses partenaires doivent bénéficier d’un accès sans entraves à toutes les personnes affectées dans la Ghouta orientale, a-t-il ajouté.

Outre la Ghouta orientale, environ 183.500 personnes ont été déplacées par les hostilités dans le district d’Afrin et les villages qui les hébergent, notamment à Tal Refaat, Nubul et Zahraa, sont surpeuplés. Il y a deux jours, le 25 mars, un convoi interagence a livré une aide pour 50.000 personnes à Tal Refaat, mais d’une manière générale, les partenaires humanitaires peinent à atteindre cette région.

S’agissant du gouvernorat d’Idlib, « où la situation demeure catastrophique », le Secrétaire général adjoint a indiqué qu’aux 400.000 personnes déplacées depuis la mi-décembre, s’ajoutent des milliers de personnes venant de la Ghouta orientale dont la majorité ne parvient pas à trouver un abri. 

M. Lowcock a par ailleurs fait savoir que 19 mars, l’ONU avait reçu, après une longue attente, l’autorisation des autorités syriennes pour le déploiement, à Raqqa, d’une mission d’évaluation du Service de la lutte antimines de l'ONU, du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations Unies, du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et de l’OMS.

Selon l’équipe du Département de la sûreté et de la sécurité, qui a pu s’y rendre le 22 mars, même si la ville est considérée « calme et stable », des risques considérables persistent en raison de la présence de mines et d’engins explosifs.  Mark Lowcock a indiqué qu’une mission d’évaluation humanitaire était en cours de préparation et que les autorisations avaient été reçues pour organiser des convois humanitaires depuis Damas vers la frontière jordano-syrienne.