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RDC : l'ONU dénonce un recours à la force illégal et disproportionné contre des manifestants

Des forces de sécurité à Kinshasa pendant des manifestations en République démocratique du Congo (RDC) en décembre 2016 (archives).
Photo: MONUSCO
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Droits de l'homme

Le droit à la liberté de réunion pacifique a été sévèrement restreint et souvent violemment réprimé en République démocratique du Congo (RDC) en 2017 et cette tendance continue encore cette année, selon un rapport de l’ONU publié lundi à Genève.

Ce rapport, publié conjointement par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCD)et la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), documente les meurtres et d’autres violations graves des droits de l’homme dus à un recours excessif à la force par les services de sécurité et les forces de défense lors de manifestations.

Entre le 1er janvier 2017 et le 31 janvier 2018, au moins 47 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées par les services de sécurité et les forces de défense dans le cadre de manifestations. Les services de sécurité congolais ont tenté de dissimuler ces graves violations des droits de l’homme en enlevant les corps des victimes et en entravant le travail des observateurs nationaux et internationaux, indique le rapport.

Le document dénonce également les restrictions croissantes des droits et libertés fondamentaux, associées à des discours incendiaires et à des menaces contre les manifestants. « Les manifestations sont intrinsèquement liées à la liberté d’expression et il est absolument nécessaire que toutes les voix puissent être entendues dans le contexte des prochaines élections », a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Leila Zerrougui.

« Nous assistons à un anéantissement des voix discordantes à tout prix – même au prix de vies humaines – en RDC avec le déploiement systématique des forces armées aux côtés de la Police nationale congolaise pour gérer les manifestations », a déploré de son côté, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein.