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Au Tchad, les réfugiés centrafricains ont besoin de davantage d’aide humanitaire (HCR)

Des réfugiés, principalement des femmes et des enfants, ayant fui au Tchad des violences dans le nord-ouest de la République centrafricaine.
HCR/Ezzat Habib Chami
Des réfugiés, principalement des femmes et des enfants, ayant fui au Tchad des violences dans le nord-ouest de la République centrafricaine.

Au Tchad, les réfugiés centrafricains ont besoin de davantage d’aide humanitaire (HCR)

Migrants et réfugiés

Des milliers de réfugiés centrafricains qui ont fui vers le sud du Tchad depuis la fin 2017 manquent de nourriture, d’abris et d’accès aux soins médicaux, a alerté vendredi le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Les combats entre groupes armés et l’insécurité persistante en République centrafricaine (RCA) ont contraint 22.180 personnes à fuir vers le Tchad voisin. « Cet afflux est le plus important depuis 2014 et dépasse la capacité opérationnelle des organisations humanitaires », a déclaré Babar Baloch, porte-parole du HCR.

Dans le sud du Tchad, les réfugiés se sont installés dans plus de 40 villages et quatre camps près de la ville de Goré - une zone sous pression qui accueille déjà environ 43.000 réfugiés centrafricains et 45.000 rapatriés tchadiens de retour de la RCA.

« Le sud du Tchad, y compris la région de Goré, est l’une des régions les plus pauvres et sous-développées du pays, qui est actuellement confronté à une profonde crise socio-économique », a précisé M. Baloch. « Les pénuries alimentaires et la hausse des prix menacent directement la vie des réfugiés et de la population d’accueil, qui partage avec les nouveaux arrivants de maigres ressources alimentaires et autres ».

Bien que la situation au nord-ouest de la RCA soit actuellement calme, elle demeure très instable et un plus grand nombre de réfugiés pourraient chercher refuge au Tchad en cas de nouvelles vagues de violence. Depuis décembre dernier, plus de 15 réfugiés centrafricains ont été tués des deux côtés de la frontière.

Des réserves alimentaires quasiment épuisées

De graves inondations ont affecté la récolte de cette saison et, de ce fait, les réserves alimentaires au niveau familial et communautaire sont quasiment épuisées. Beaucoup mangent des feuilles et des fruits sauvages, qui sont souvent toxiques. La prochaine récolte ne se fera qu’en novembre prochain, et il n’y a pas suffisamment de semences de qualité pour les plantations.

Sans une augmentation de l’aide alimentaire, les réfugiés pourraient être confrontés à des pénuries de vivres pendant plusieurs mois. Depuis le début de la crise, le HCR et ses partenaires assurent leur protection, des soins de santé, et fournissent de l’eau et des installations sanitaires, des abris, des articles de première nécessité, de la nourriture et une aide nutritionnelle aux réfugiés nouvellement arrivés.

L’hébergement et la santé des réfugiés restent critiques

Avec l’arrivée prochaine de la saison des pluies, un autre besoin urgent concerne l’hébergement des réfugiés. Le HCR construit des abris d’urgence dans les camps et les villages qui les accueillent dans la zone frontalière. L’agence onusienne travaille également avec les autorités et ses partenaires pour réinstaller les réfugiés vers des zones considérées par les autorités comme étant plus sûrs.

La situation sanitaire des réfugiés est également critique. Les niveaux de malnutrition sont déjà élevés, en particulier chez les enfants. L’inquiétude et le risque réel pour toute la population au cours du prochain mois en termes de pénurie de vivres pourraient avoir des conséquences dévastatrices. « Il est urgent d’augmenter le nombre de cliniques mobiles et de renforcer les capacités des dispensaires locaux afin d’alléger le lourd bilan des infections respiratoires, du paludisme et d’autres maladies », a déclaré M. Baloch.

Au Tchad, environ 632.000 personnes sont prises en charge par le HCR qui a besoin de 149 millions de dollars en 2018 pour répondre à leurs besoins urgents. À ce jour, seulement 2% de ce montant a été reçu.