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Syrie : l’ONU ne va pas abandonner ses efforts pour l’instauration d’un cessez-le-feu

Staffan de Mistura, l'Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie,  lors d'une conférence de presse à Genève (archives).
Photo : ONU/Violaine Martin
Staffan de Mistura, l'Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, lors d'une conférence de presse à Genève (archives).

Syrie : l’ONU ne va pas abandonner ses efforts pour l’instauration d’un cessez-le-feu

Paix et sécurité

L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a affirmé jeudi à Genève que les Nations Unies ne renonceraient pas à demander l’application complète de la résolution du Conseil de sécurité « jusqu’à ce que les deux côtés cessent de se bombarder mutuellement et que les convois puissent entrer » dans l’enclave rebelle assiégée de la Ghouta orientale.

Les Nations Unies n’entendent pas « relâcher » leurs efforts pour installer en Syrie le cessez-le-feu de 30 jours réclamé par le Conseil de sécurité. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir le luxe d’abandonner », a dit M. de Mistura devant les journalistes.

Selon le médiateur onusien, « la priorité aujourd’hui est de faire cesser les souffrances des civils », d’autant que « nous ne pouvons pas voir un nouvel Alep se reproduire ».

De son côté, le Conseiller spécial de M. de Mistura, Jan Egeland, a indiqué, lors de cette conférence de presse, que la situation dans la Ghouta orientale a empiré depuis le vote de la résolution du Conseil de sécurité samedi dernier.

Selon M. Egeland, les belligérants présents sur place se sont « spécialisés » dans le refus de l’accès de l’aide humanitaire aux civils. « La Ghouta orientale est l’endroit où la violence est à son comble », a-t-il ajouté, en condamnant à la fois les bombardements des forces de Damas et les tirs de roquettes sur la capitale syrienne venant des rebelles.

« Les attaques des deux côtés sont déplorables et contraires au droit international », a-t-il fait remarquer, ajoutant qu’un millier de malades devaient être évacués de la Ghouta, où vivent quelque 400.000 habitants.

Les convois de l’ONU prêts à intervenir à tout moment

En attendant, les convois de l’ONU sont prêts à intervenir à tout moment, mais n’ont pour l’instant pas reçu l’autorisation de Damas. Toutefois, selon M. Egeland, une autorisation devrait être délivrée dans les jours à venir, permettant enfin une intervention à Douma. Quarante-trois camions sont prêts à s’y rendre.

« D’ici quelques jours, nous devrions être capables d’entrer dans la Ghouta orientale. Nous avons été informés aujourd’hui (jeudi) que nous pourrions recevoir une lettre d’autorisation du gouvernement (syrien) pour entrer dans Douma », a dit Jan Egeland, qui est le chef du groupe de travail humanitaire de l’ONU pour la Syrie.

Toujours sur le plan humanitaire et concernant l’annonce faite lundi par la Russie d’imposer une pause des combats de cinq heures chaque jour, M. Egeland a jugé que ces pauses étaient positives, mais insuffisantes. « Je ne connais pas d’acteur humanitaire qui pense que cinq heures suffisent pour délivrer l’aide nécessaire et organiser les évacuations médicales », a-t-il regretté. « Nous devons nous asseoir avec la Russie et d’autres pour obtenir un accord qui va aider les civils ».

Par ailleurs, Jan Egeland a aussi fait le point sur la situation dans d’autres parties du pays. Concernant Raqqa par exemple, il a souligné la nécessité d’accélérer les activités de déminage dans la ville.

A la frontière turque, un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du Croissant-Rouge syrien est arrivé aujourd’hui à « Afrine pour la première fois depuis début janvier ». Il s’agit d’un convoi de 29 camions comprenant 430 tonnes d’aide humanitaire. Cette aide devrait suffire à 50.000 personnes d’Afrine, mais selon le CICR, ce chargement doit aussi bénéficier à la population de Tall Rifaat, à une vingtaine de kilomètres de la frontière turque.