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Centrafrique : le Conseil de sécurité condamne les violences récentes commises à Paoua

Un Casque bleu patrouille dans le quartier de PK5 à Bangui, en République centrafricaine
Photo: MINUSCA
Un Casque bleu patrouille dans le quartier de PK5 à Bangui, en République centrafricaine

Centrafrique : le Conseil de sécurité condamne les violences récentes commises à Paoua

Paix et sécurité

Les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné mardi les récentes violences qui ont eu lieu à Paoua, dans le nord-ouest de la République centrafricaine (RCA), ayant entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes.

Dans une déclaration à la presse, les membres du Conseil ont rendu hommage à la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA) pour l’opération de protection des civils qu’elle a menée à Paoua en janvier.

La situation sécuritaire et humanitaire en RCA continue d’être au centre des préoccupations du Conseil de sécurité. Les affrontements entre les groupes armés et les attaques contre des civils, en particulier ceux perpétrés sur une base communautaire, se poursuivent dans un contexte d’incitation à la haine et à la violence religieuse. Ces attaques n’épargnent ni les Casques bleus, ni les travailleurs humanitaires.

Malgré l'accord des parties au conflit en faveur d'une cessation immédiate des hostilités, la poursuite des affrontements cause encore de lourdes pertes civiles et d'importants déplacements de populations.

Dans leur déclaration, les membres du Conseil ont exigé de tous les groupes armés qu’ils déposent les armes et s'engagent de manière constructive dans le processus de paix immédiatement et sans condition. Ils ont réitéré le besoin urgent et impératif de demander des comptes à ceux qui sont responsables de tels abus et violations, quel que soit leur statut ou leur appartenance politique.

Les responsables de violences doivent rendre des comptes

Ce contexte sécuritaire dégradé est la principale cause de la situation humanitaire alarmante en RCA. Le Conseil a déploré toutes les attaques contre les civils et contre les hôpitaux, en violation du droit international humanitaire, ainsi que les abus et violations des droits de l'homme, y compris ceux qui impliquent la violence sexuelle et sexiste dans les conflits.

La moitié de la population centrafricaine a besoin d'une aide humanitaire. Plus de 688.000 personnes sont déplacées sur le territoire du pays et 545.000 Centrafricains se sont réfugiés dans les pays voisins.

Les membres du Conseil ont de nouveau appelé toutes les parties à autoriser et faciliter un accès complet, sûr, immédiat et sans entraves de l'aide humanitaire en temps opportun aux populations dans le besoin. Ils ont encouragé les États membres à augmenter leur financement pour répondre d'urgence aux besoins humanitaires dans le pays.

Les membres du Conseil ont souligné l'importance critique d'une mise en œuvre efficace du régime des sanctions. Ils ont rappelé que commettre des actes d'incitation à la violence, en particulier sur une base ethnique ou religieuse, puis s'engager ou soutenir des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité de la RCA peuvent désormais servir de base aux sanctions prévues par la résolution 2399 (2018).

Bangui doit poursuivre ses efforts

Dans leur déclaration, les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur soutien au Président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, et à son gouvernement et ont salué à nouveau leurs efforts pour faire avancer le dialogue avec les groupes armés et la réconciliation nationale et étendre l'autorité de l'État dans toutes les régions du pays.

Ils ont notamment salué le déploiement des préfets et sous-préfets, la reprise des sessions criminelles à Bouar et Bangui, les efforts pour opérationnaliser la Cour pénale spéciale, ainsi que les premiers résultats du projet pilote de désarmement, démobilisation et réintégration avec l’intégration des anciens éléments des groupes armés dans les forces armées.

Les membres du Conseil ont appelé les autorités centrafricaines à poursuivre leurs efforts pour mettre en œuvre des mesures transparentes et inclusives qui s'attaqueront aux causes profondes de l'instabilité, permettront la stabilisation et la réconciliation en RCA et rétabliront l'autorité effective de l'État sur tout le territoire centrafricain.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur soutien à l'Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en RCA et sa feuille de route adoptée à Libreville le 17 juillet 2017. Ces dernières constituent « le cadre principal d'une solution politique en RCA, comme convenu par les autorités centrafricaines et sous leur direction », ont-ils dit.