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Conflit israélo-palestinien : le chef de l’ONU appelle au dialogue, à la réconciliation et à la raison

 Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, prenant la parole devant le Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, le 20 février 2018.
Photo : ONU/Loey Felipe
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, prenant la parole devant le Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, le 20 février 2018.

Conflit israélo-palestinien : le chef de l’ONU appelle au dialogue, à la réconciliation et à la raison

Paix et sécurité

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité mardi sur le Moyen-Orient, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a une nouvelle fois appelé les Israéliens et les Palestiniens à dialoguer pour trouver une solution politique au conflit qui les oppose depuis des décennies.

« Le moment est venu pour le dialogue, la réconciliation, la raison. En ce moment crucial, je lance un appel pour une action concertée efficace de toutes les parties. C'est plus important que jamais », a dit M. Guterres lors de cette réunion à laquelle participait le Président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas.

Le chef de l’ONU a réitéré son engagement personnel et celui des Nations Unies à soutenir les Israéliens et les Palestiniens « dans leurs efforts pour arriver à une solution à deux Etats », « Une solution à deux Etats démocratiques, Israël et Palestine, vivant côte à côte pacifiquement dans des frontières sûres et reconnues. Une solution qui aborde toutes les questions liées au statut final sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies, du droit international et des accords mutuels. Il n'y a pas de plan B », a-t-il ajouté.

M. Guterres a noté toutefois « la triste réalité d'aujourd'hui ». « Après des décennies de soutien, le consensus mondial pour une solution à deux États pourrait s'éroder. Les obstacles sur le terrain pourraient créer une réalité irréversible à un Etat », a-t-il regretté, estimant qu’elle ne correspondait pas aux aspirations nationales, historiques et démocratiques légitimes des Israéliens et des Palestiniens.

La stabilité de la région est en jeu

Le Secrétaire général a également noté les conditions de vie catastrophiques des Palestiniens à Gaza, qui est sous le contrôle du Hamas depuis une décennie.

« Les déficits de financement de l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient) sont une source de préoccupation internationale. La sécurité, les droits et la dignité de cinq millions de réfugiés palestiniens sont en jeu, ainsi que la stabilité de la région. J'appelle la communauté internationale à renforcer son soutien généreux », a-t-il dit.

Dans un discours, le Président palestinien, Mahmoud Abbas, a accusé Israël d’agir comme un État « au-dessus des lois » qui « a transformé l'occupation d'une situation temporaire, conformément au droit international, en une situation de colonisation permanente ».

« Nous continuerons à tendre la main pour faire la paix et continuerons à faire des efforts pour mettre fin à l'occupation israélienne sur la base de la solution à deux États », a-t-il ajouté.

Le Président palestinien a proposé l’organisation d’une conférence internationale de paix d’ici à mi-2018, en vue notamment d’une reconnaissance mutuelle entre l’État de la Palestine et l’État Israël, sur la base des frontières de 1967.

Le Président de l'Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, devant le Conseil de sécurité le 20 février 2018.
Photo : ONU/Manuel Elias
Le Président de l'Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, devant le Conseil de sécurité le 20 février 2018.

 

De son côté, le Représentant permanent d’Israël auprès des Nations Unies, Danny Danon, a déploré le fait que Mahmoud Abbas soit parti avant son intervention.  Il a déclaré que le Président palestinien a refusé, au cours des sept dernières années, de rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de négocier la paix.  « Aujourd’hui, une fois de plus, au lieu de faire le trajet en voiture de douze minutes entre Ramallah et Jérusalem, il a préféré un vol de douze heures pour New York afin d’éviter la possibilité de la paix », a-t-il dit.

Le Représentant permanent d'Israël auprès des Nations Unies, Danny Danon, devant le Conseil de sécurité le 20 février 2018.
Photo : ONU/Loey Felipe
Le Représentant permanent d'Israël auprès des Nations Unies, Danny Danon, devant le Conseil de sécurité le 20 février 2018.

L'ONU dénonce les ennemis de la paix

De son côté, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a noté que « les ennemis de la paix deviennent de jour en jour de plus en plus confiants ». « Ils voient chaque échec des forces de la modération comme une victoire pour les forces de la radicalisation », a-t-il dit.

« Dans cette salle, nous avons souvent parlé de la nécessité pour les deux parties de faire preuve de leadership pour parvenir à un accord, un compromis, à travers des négociations qui permettraient aux Israéliens et aux Palestiniens de se séparer et d'être maîtres de leur propre destin », a encore déclaré M. Mladenov. « Mais ce ne sont pas des négociations entre égaux. Un côté est sous occupation militaire. Ses dirigeants se sont engagés à trouver une solution pacifique au conflit par la négociation. J'exhorte la communauté internationale à ne pas abandonner son soutien aux dirigeants palestiniens modérés ou le renforcement des institutions qui augmenteront les chances de succès ».

Selon lui, la communauté internationale doit aussi « continuer à plaider en faveur de changements politiques israéliens substantiels liés à la situation en Cisjordanie, notamment l'arrêt de la construction de colonies ».