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Syrie : l’ONU préoccupée par la situation à Idlib, Afrine et dans la Ghouta orientale

Le Conseiller spécial de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Jan Egeland.
ONU/Pierre Albouy
Le Conseiller spécial de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Jan Egeland.

Syrie : l’ONU préoccupée par la situation à Idlib, Afrine et dans la Ghouta orientale

Aide humanitaire

A l’issue d’une réunion du Groupe de travail sur l’accès humanitaire, le Conseiller spécial de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Jan Egeland s’est dit vivement préoccupé des derniers développements de la crise humanitaire en Syrie.

A l’issue d’une réunion du Groupe de travail sur l’accès humanitaire, le Conseiller spécial de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Jan Egeland s’est dit vivement préoccupé des derniers développements de la crise humanitaire en Syrie.

Lors d’un point de presse ce jeudi à Genève, M. Egeland a indiqué que les livraisons d’aide aux « zones assiégées » sont tombées à leur plus bas niveau depuis 2015. Il n’y a eu aucun convoi d’aide humanitaire dans les localités assiégées au cours deux derniers mois. Le dernier remonte au 28 novembre dernier dans la localité d’Al-Nashibiya où une aide a été fournie à 7.200 personnes.

Cela prive des millions de Syriens de l’aide humanitaire surtout à Foua et Kefraya, Idlib et Yarmouk où aucune assistance n’a été livrée depuis quatre mois. Même source de préoccupation concernant le sort des 400.000 personnes assiégées dans la Ghouta orientale et où aucune évacuation médicale n’a eu lieu depuis la fin du mois de décembre.

Or ces restrictions interviennent alors que les combats se poursuivent dans différentes régions du pays surtout au nord-ouest de la Syrie. Les frappes aériennes et les combats au sud d’Idlib et au nord d’Hama sont à l’origine d’une vague de déplacements de plus de 270.000 personnes depuis le 15 décembre.

Abdullah, 6 ans, dans la Ghouta orientale, en Syrie (archives).
Photo UNICEF/UN066024/Almohibany
Abdullah, 6 ans, dans la Ghouta orientale, en Syrie. Photo UNICEF/UN066024/Almohibany

Des civils contraints une nouvelle fois de se déplacer vers les régions rurales du centre et du nord d’Idlib ainsi que vers les campagnes méridionales de Hama et les localités rurales de l’Ouest d’Alep. A Afrine, quelque 15.000 personnes fuyant les combats ont été déplacées dans la région, tandis qu’un millier ont trouvé refuge dans la province voisine d’Alep.

Lors de cette rencontre avec les médias, Jan Egeland a ensuite attiré l’attention sur la situation à Raqqa où chaque semaine, une cinquantaine de civils sont victimes des engins explosifs improvisés.  « Les civils retournent chez eux trop rapidement et près de 60.000 personnes seraient de retour dans cette ville depuis octobre 2017 », a-t-il fait remarquer.  « Il y a partout des explosifs dans les zones habitées par les civils et plus de 534 civils ont été blessés depuis la chute de ce fief de Daech, 112 ayant succombé à leurs blessures ».

Face à ce sombre tableau de la situation humanitaire en Syrie, Jan Egeland a appelé la Russie, la Turquie et l’Iran à parvenir à une désescalade dans les combats, notamment dans le gouvernorat d’Idlib. Il a aussi plaidé pour à une pause humanitaire dans la Ghouta orientale où 750 personnes attendent une évacuation médicale.

Le responsable onusien estime que 2,9 millions de personnes ont été déplacées par les violences en 2017 - soit un taux de près de 240.000 déplacés internes par mois.

La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, Ursula Mueller, a indiqué mardi devant le Conseil de sécurité que 13,1 millions de Syriens ont besoin d’une protection et d’une assistance humanitaire, dont 6,1 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, et environ 5,5 millions de personnes réfugiées dans des pays voisins.