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La Commission du développement social discute du creusement des inégalités dans le monde

Un train passant un 'trolley', une charrette de fortune en bois, à Manille, aux Philippines. Photo ESCAP/Anthony Into
Un train passant un 'trolley', une charrette de fortune en bois, à Manille, aux Philippines. Photo ESCAP/Anthony Into

La Commission du développement social discute du creusement des inégalités dans le monde

La Commission du développement social a entamé lundi les travaux de sa 56ème session, consacrée aux « stratégies d'élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous », dans un contexte marqué par un net creusement des inégalités dans le monde.

S'appuyant sur un rapport de l'ONG Oxfam, le Président de la Commission du développement social, Nikulas Hannigan, s'est inquiété d'un monde dans lequel le 1% des personnes les plus riches détiennent 82% des richesses générées en 2017, tandis que les 50% de la population la plus défavorisée, soit 3,7 milliards de personnes, n'ont vu aucune augmentation de leur « richesse ».

Un constat largement repris par le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, Liu Zhenmin, qui a noté que si 1,1 milliard de personnes ont échappé à l'extrême pauvreté depuis 1990, un grand nombre vivent toujours juste au-dessus de la ligne de pauvreté absolue et risquent à tout instant de retomber en dessous, tandis que la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, a souligné que les crises liées à la santé et à divers chocs ont également provoqué des reculs à plusieurs niveaux.

La prévalence de la pauvreté chez les femmes et les personnes âgées a également suscité de nombreuses préoccupations, de même que la situation des jeunes.

Mme Mohammed s'est préoccupée de l'important taux de chômage parmi les jeunes, et a appelé les États à veiller à la pleine participation sociale des personnes vivant dans la pauvreté, citant en outre l'impact des changements climatiques et de la migration sur le bien-être des personnes.

Face à des inégalités aussi flagrantes, M. Hannigan a appelé à créer des emplois décents à un rythme suffisant pour absorber la force croissante du travail, augmenter les investissements dans une éducation et une santé de qualité, ainsi que dans l'agriculture, les infrastructures et les systèmes de protection sociale.

De son côté, la Vice-Secrétaire générale a appelé avec force à la mise en œuvre de programmes de protection sociale, y voyant une mesure fondamentale pour promouvoir un travail décent dans le monde, déplorant toutefois le fait que quatre milliards de personnes en soient dépourvues.

Partisan d'un véritable investissement dans la personne, M. Zhenmin, a appelé à mettre l'accent sur les infrastructures sociales, les ressources humaines, ainsi que sur le rôle essentiel des programmes sociaux et des filets de protection sociale, de même que sur le renforcement de la résilience des personnes vivant dans la pauvreté.

Alors que la Commission doit adopter à l'issue de ses travaux une résolution orientée sur l'action, la Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), Marie Chatardova, a formulé l'espoir que les recommandations politiques qui émaneront de ses débats permettront de faire de cette génération celle qui éradiquera la pauvreté et qui assurera le développement durable.