Pas de paix sans droits de l'homme et dignité pour les Syriens, déclare l'envoyée du HCR Angelina Jolie
« Il est navrant de retourner en Jordanie et d'être témoin de la détresse et du traumatisme ressentis par les réfugiés syriens alors que la guerre entre dans sa huitième année », a déclaré Mme Jolie.
Au nom du HCR, elle a exprimé sa gratitude au pays pour sa générosité et son humanité, qualifiant les Jordaniens « d'exemple pour le monde, à un moment où la solidarité avec les réfugiés est insuffisante ».
Elle a noté que la crise syrienne était incontrôlable depuis des années et que le HCR ne disposait pas des fonds nécessaires pour subvenir entièrement aux besoins les plus élémentaires de survie de nombreuses familles.
« L'année dernière, la réponse du HCR à la crise syrienne n'était financée qu'à 50%. Et jusqu'à présent, en 2018, elle n'est financée qu'à hauteur de 7% », a-t-elle expliqué, ajoutant qu'il n'y a rien de plus dévastateur pour le personnel du HCR que d'être incapable d'aider la population.
Après sept années de guerre, la plupart des réfugiés syriens ont épuisé toutes leurs économies et la grande majorité vit sous le seuil de pauvreté, avec moins de trois dollars par jour.
« Imaginez ce que cela signifierait pour votre famille », a dit Mme Jolie. « Ici, cela signifie que les familles n'ont pas assez de nourriture ; les enfants sont incapables d'obtenir un traitement médical ; les jeunes filles sont vulnérables au mariage précoce ; et beaucoup de Syriens affrontent leur septième hiver sans abri adéquat ».
Selon Angelina Jolie, la question fondamentale est « l'absence d'un processus politique et diplomatique crédible - fondé sur les droits de l'homme et le droit international - pour mettre un terme à la violence ».
« Un règlement politique viable est le seul moyen de créer les conditions nécessaires au retour des Syriens dans leurs foyers et de mettre fin aux souffrances humaines et à la pression sur les pays d'accueil », a-t-elle souligné.
L'Envoyée du HCR a invité le Conseil de sécurité à visiter les camps et les réfugiés dans les villes, et à « trouver le moyen de peser de tout le poids de l'ONU et de la communauté internationale pour résoudre ce conflit ».