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Venezuela : l'UNICEF s'inquiète de la hausse de la malnutrition avec l'aggravation de la crise économique

Des personnes attendent pendant cinq heures pour acheter une ration de pain d'une petite boulangerie à Cumaná, au Venezuela (archives).
Meridith Kohut / IRIN
Des personnes attendent pendant cinq heures pour acheter une ration de pain d'une petite boulangerie à Cumaná, au Venezuela (archives).

Venezuela : l'UNICEF s'inquiète de la hausse de la malnutrition avec l'aggravation de la crise économique

Au Venezuela, un nombre croissant d'enfants souffrent de malnutrition en raison de la crise économique prolongée qui touche le pays, a averti vendredi le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

Bien que des chiffres précis ne soient pas disponibles en raison de données officielles limitées sur la santé ou la nutrition, il existe des signes évidents que la crise limite l'accès des enfants aux services de santé, aux médicaments et aux aliments de qualité, affirme l'agence onusienne dans un communiqué de presse.

L'UNICEF appelle « à la mise en œuvre rapide d'une réponse à court terme à la malnutrition », coordonnée entre le gouvernement et ses partenaires.

Les chiffres officiels les plus récents publiés par l'Institut national de nutrition en 2009 montrent que la prévalence de la maigreur (faible rapport poids/taille) chez les enfants de moins de cinq ans était, à l'époque, de 3,2%.

Cependant, des études non officielles plus récentes ont montré des taux significativement plus élevés de maigreur chez les enfants. Le Rapport mondial sur la nutrition 2016 estimait une prévalence de 4,1%, alors que l'Etat de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2017 suggérait que la sous-alimentation (une mesure de la faim indiquant la proportion de la population ayant une consommation énergétique insuffisante) au Venezuela était passée de 10,5 à 13% entre la période 2004-06 et celle 2014-2016.

Le gouvernement vénézuélien a pris des mesures pour atténuer l'impact de la crise économique sur la nutrition des enfants, notamment en fournissant des colis mensuels à des prix abordables aux familles les plus vulnérables, en offrant des transferts monétaires et en renforçant les services d'évaluation nutritionnelle. « Mais il reste encore beaucoup à faire pour inverser le déclin inquiétant du bien-être nutritionnel des enfants », estime l'UNICEF.

L'agence onusienne a réitéré sa volonté de renforcer son appui au gouvernement et aux partenaires de la société civile pour atténuer l'impact de la crise sur les enfants les plus vulnérables.

L'UNICEF collabore avec le Ministère de la santé, l'Institut national de nutrition et des organisations de la société civile pour notamment renforcer et étendre la surveillance nutritionnelle au niveau communautaire, fournir des services de récupération nutritionnelle via des partenaires, soutenir cinq maternités prioritaires dans le district de la capitale, et promouvoir l'allaitement maternel.