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L'ONU souligne le rôle particulier des pays d'Asie centrale dans la stabilité de l'Afghanistan

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres (à gauche), à côté de Kairat Abdrakhmanov, Ministre kazakh des affaires étrangères, devant le Conseil de sécurité. Photo ONU/Manuel Elias
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres (à gauche), à côté de Kairat Abdrakhmanov, Ministre kazakh des affaires étrangères, devant le Conseil de sécurité. Photo ONU/Manuel Elias

L'ONU souligne le rôle particulier des pays d'Asie centrale dans la stabilité de l'Afghanistan

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité vendredi, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a souligné le rôle particulier des pays d'Asie centrale dans la paix, la stabilité et le développement en Afghanistan.

La sous-région a réalisé d'importants progrès en matière de développement durable au cours des dernières décennies, a relevé le chef de l'ONU devant les membres du Conseil. « Au Tadjikistan, par exemple, le taux de pauvreté a été divisé par deux, passant de 81% en 2003 à 31% en 2015 ».

Mais les pays de cette région, privés de littoral, ne pourront jamais réaliser seuls tout leur potentiel, a-t-il rappelé, en faisant observer que la croissance, la hausse des opportunités professionnelles et la prospérité dépendent d'une coopération et d'une intégration économiques accélérées.

Or, bien que la Route de la soie soit l'une des voies commerciales les plus empruntées au monde depuis des siècles, les échanges entre pays d'Asie centrale ont décliné depuis leur accession à l'indépendance il y a près de 30 ans. Les possibilités de commerce interrégional sont importantes, et même des améliorations modestes peuvent entraîner des gains substantiels pour tous les habitants de la région, a-t-il dit.

Lors de sa visite en Afghanistan, au Kazakhstan, au Kirghizistan, au Tadjikistan, au Turkménistan et en Ouzbékistan en juin dernier, le Secrétaire général a observé que de nouveaux efforts sont déployés pour mieux gérer les ressources en eau, essentielles au développement économique de la région. Il s'est dit aussi encouragé par l'évolution positive de la coopération énergétique, fondamentale pour promouvoir le développement et la sécurité.

Plusieurs initiatives transfrontalières sont actuellement prévues ou en cours, notamment le projet énergétique Asie centrale-Asie du Sud, un gazoduc reliant le Turkménistan à l'Afghanistan, au Pakistan et à l'Inde, de même qu'une nouvelle ligne électrique entre l'Ouzbékistan et l'Afghanistan.

Selon M. Guterres, la hausse des échanges commerciaux est une condition préalable à la croissance, au développement durable et à la résilience contre les chocs économiques externes. « Aussi devrions-nous nous appuyer sur les initiatives de la société civile dans ce domaine pour rapprocher les communautés de part et d'autre des frontières, y compris les organisations de femmes, qui servent de médiatrices pour atténuer les tensions locales et développent des projets d'infrastructure conjoints », a-t-il dit.

Il a cet égard salué le programme ambitieux du Kazakhstan pour les étudiants afghans : « Ces dernières années, plus de 500 étudiants afghans ont obtenu leur diplôme universitaires ou techniques au Kazakhstan et près de 500 autres y terminent leurs cursus ».

Les pays d'Asie centrale limitrophes de l'Afghanistan améliorent actuellement les infrastructures transfrontalières, tandis que l'Ouzbékistan a mis en place des vols directs entre Tachkent et Kaboul l'an dernier. Plusieurs projets de chemins de fer et de lignes électriques sont à l'œuvre, créant des connexions physiques entre l'Afghanistan et ses voisins du nord, y compris le chemin de fer « Lapis Lazuli » reliant le Turkménistan à l'Afghanistan, a ajouté le Secrétaire général.

Pour lui, les problèmes sécuritaires continuent de façonner le débat sur l'Afghanistan et l'Asie centrale. « Un contre-terrorisme efficace reposant sur une coopération régionale et multilatérale fondée sur les droits de l'homme est indispensable », a préconisé M. Guterres.

Dans cette perspective, les cinq pays d'Asie centrale ont achevé la deuxième phase du Plan d'action conjoint pour la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies adoptée en 2011.

Pour le Secrétaire général, la coopération régionale offre la possibilité de répondre à des préoccupations communes, notamment de lutter contre le financement du terrorisme, améliorer la sécurité aux frontières, favoriser le dialogue avec les institutions et les dirigeants religieux et lutter contre la traite des êtres humains et le trafic de drogue.