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Centrafrique : face au regain de violence dans le nord, la communauté humanitaire se mobilise pour aider les civils

Des femmes et des enfants déplacés dans un camp de fortune dans la ville de Paoua, en République centrafricaine. Photo Yaye Nabo Sène/OCHA
Des femmes et des enfants déplacés dans un camp de fortune dans la ville de Paoua, en République centrafricaine. Photo Yaye Nabo Sène/OCHA

Centrafrique : face au regain de violence dans le nord, la communauté humanitaire se mobilise pour aider les civils

Aide humanitaire

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a appelé jeudi à la cessation des hostilités dans le nord de la République centrafricaine (RCA) où les civils paient à nouveau un lourd tribut aux affrontements entre groupes armés.

Les combats qui opposent depuis la fin du mois de décembre 2017 les mouvements armés Révolution Justice (RJ) et le Mouvement national de la libération de la Centrafrique (MNLC) au nord et à l'est de la ville de Paoua (Préfecture de l'Ouham Pendé) ont fait plus de 60.000 déplacés internes, a précisé OCHA dans un communiqué.

Un nombre encore inconnu de personnes s'est réfugié dans la brousse alors que 15.000 autres aux environs de la ville de Markounda ont traversé la frontière vers le Tchad. En quelques jours, la ville de Paoua a été submergé par un flot ininterrompu de déplacés. Pour cause, à 50 kilomètres au nord de Paoua, les villages sont presque vides. Les combats continuent et d'autres vagues de déplacés sont attendus.

La communauté humanitaire s'est rapidement mobilisée afin de répondre à la crise engendrée par ces déplacements inédits. Paoua qui compte 40.000 habitants a vu sa population tripler en quelques semaines.

Afin de répondre aux besoins, une assistance alimentaire a été mise à la disposition des familles déplacés dès les premiers jours de la crise. De même, pour alléger la pression exercée sur les familles d'accueil par un tel afflux, elles bénéficieront également de vivres dans les prochains jours.

Dans le même élan, les soins de santé sont gratuits pour les déplacés et leurs hôtes. Afin de contenir la propagation de certaines maladies du fait de la grande promiscuité qui règne actuellement au sein des familles d'accueil, les acteurs humanitaires ont commencé une distribution à grande échelle de kits d'hygiène aux ménages. Pour sa part, le gouvernement centrafricain a acheminé depuis Bangui du savon et des vêtements. Le 17 janvier, les acteurs humanitaires ont débuté la construction d'hangars communautaires où les déplacés qui sont sans abris pourront se loger temporairement.

La Coordonnatrice humanitaire de l'ONU en République centrafricaine, Najat Rochdi, a salué la mobilisation et la réponse rapide des acteurs humanitaires et des autorités centrafricaines face à cette crise, tout en les encourageant à maintenir cet effort et à aller plus loin.

En ce début d'année 2018, Paoua constitue un des principaux foyers de tension en Centrafrique. Pour Mme Rochdi, une cessation des hostilités dans le nord du pays est vitale afin que « les déplacés puissent rentrer chez eux, retrouver une vie normale et mettre fin au traumatisme que les enfants endurent ».