Syrie : le Conseil de sécurité prolonge d'un an l'aide humanitaire transfrontalière
2,7 millions de personnes bénéficient de l'aide humanitaire en Syrie, soit 27% de la population civile en attente d'assistance, a déclaré le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, devant les 15 membres du Conseil.
Celui qui est également Coordonnateur des secours d'urgence a notamment attiré l'attention sur la situation dramatique dans la Ghouta orientale, une enclave à l'Est de Damas : « 393.000 civils s'y trouvent piégés », soumis à des bombardements quasi quotidiens.
Ces dernières semaines, l'ONU n'a eu accès qu'à 7% de cette enclave où la population, notamment les enfants, souffre de malnutrition aiguë. Plus de 500 malades y attendent d'être évacués d'urgence. « Il ne manque que le feu vert des autorités syriennes pour autoriser ces personnes à se rendre dans les hôpitaux à quelques miles seulement à l'extérieur de la Ghouta orientale », a précisé M. Lowcock.
La résolution, présentée par l'Egypte, le Japon et la Suède, a été adoptée par 12 voix. La Russie, la Chine et la Bolivie se sont abstenues. Le texte prolonge l'acheminement de l'aide humanitaire jusqu'au 10 janvier 2019 et contient un nouvel appel à la levée de tous les sièges. Selon M. Lowcock, aucun des convois humanitaires n'a pu atteindre les zones assiégées depuis le début du mois de décembre.
« La population civile de Syrie mérite de connaître une amélioration tangible de sa vie quotidienne, car elle a toujours fait les frais de ce conflit implacable. Je vous exhorte à veiller à ce que 2018 apporte un soulagement à ses souffrances », a déclaré le responsable de l'ONU devant le Conseil.
De son côté, l'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a appelé à proposer un calendrier électoral aux différentes parties du conflit syrien, ainsi que des pistes de réflexion pour une réforme constitutionnelle.
« L'heure est venue pour les Nations Unies de faire des propositions », a estimé M. de Mistura, après avoir reconnu l'échec du huitième et dernier cycle de négociations sur la Syrie, qui s'est achevé le 14 décembre à Genève.
Le médiateur de l'ONU a toutefois rappelé que le gouvernement syrien demandait la restauration de sa souveraineté sur l'ensemble du pays comme préalable à tout processus politique. « Cette condition risque de repousser pour longtemps le mouvement de réforme », a souligné M. de Mistura.