L'actualité mondiale Un regard humain

Yémen : accalmie à Sanaa où l'aide humanitaire a pu entrer de nouveau

Le Coordonnateur humanitaire de l'ONU pour le Yémen, Jamie McGoldrick (archives). Photo OCHA
Le Coordonnateur humanitaire de l'ONU pour le Yémen, Jamie McGoldrick (archives). Photo OCHA

Yémen : accalmie à Sanaa où l'aide humanitaire a pu entrer de nouveau

Des avions chargés d'aide humanitaire ont pu atterrir mardi à Sanaa où le calme est revenu, a déclaré le Coordonnateur humanitaire de l'ONU au Yémen, Jamie McGoldrick.

Après cinq jours d'affrontements, les combats dans la capitale yéménite ont cessé entre les miliciens houthis et les partisans de l'ancien président, Ali Abdallah Saleh, qui a été tué lundi.

« Nos équipes font maintenant tout leur possible pour approvisionner les hôpitaux en médicaments, en matériel chirurgical et en carburant », a de son côté écrit sur Twitter, le Directeur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Proche-Orient, Robert Mardini.

Terrible human cost from recent fighting in #Sanaa: 234 killed & 400 wounded (383 severely injured). ICRC-supported facilities received close to 70% of all casualties. Our @ICRC_ye teams are now doing all they can to supply hospitals with medicines, surgical materials and fuel.

— Robert Mardini (@RMardiniICRC)
5 décembre 2017

A la suite des violences de ces derniers jours, l'ONU a appelé une nouvelle fois mardi les différents acteurs du conflit yéménite à accepter une trêve humanitaire pour permettre de venir en aide à la population de Sanaa. « J'ai envoyé un message hier (lundi) pour demander une trêve, une pause humanitaire, afin que les personnes puissent aller dans les hôpitaux ou trouver de l'eau et de la nourriture », a déclaré depuis la capitale yéménite le Coordonnateur humanitaire lors d'une téléconférence organisée avec la presse à Genève.

M. McGoldrick a indiqué que le personnel onusien avait dû rester dans l'enceinte des Nations Unies en raison des violences et avait été dans l'incapacité de venir en aide à la population pendant ces cinq derniers jours.

« Nous n'avons pu aider les gens ces derniers jours en raison des raids aériens, des combats, et nos activités visant à sauver des vies ont été bloquées », a expliqué le Coordonnateur humanitaire, précisant que du matériel médical avait pu toutefois être envoyé dans les hôpitaux et cliniques pour soigner les blessés.

Les organismes humanitaires redoutent cependant déjà les conséquences de cette dernière vague de violence à Sanaa. « Nous avons entendu que beaucoup de personnes blessées n'avaient pu se rendre dans les hôpitaux » en raison de l'insécurité et des ambulances ont été la cible de tirs, a déploré M. McGoldrick. « Maintenant l'incertitude continue. Nous ne savons pas si nous pouvons démarrer nos opérations ou s'il faut attendre », a-t-il dit.

Flash Update 1 on fierce fighting in #Sanaa & other areas of #Yemen that has resulted in at least 125 ppl killed & 230 ppl injured since 1 Dec. Airstrikes, shelling & gunfire have damaged several civilian houses & have trapped civilians in unsafe areas:https://t.co/X1tWcvKzJV

— OCHA Yemen (@OCHAYemen)
5 décembre 2017

Le Coordonnateur humanitaire a annoncé qu'une équipe de l'ONU allait très bientôt se rendre à Ryad pour discuter avec les autorités saoudiennes. « L'objectif est d'obtenir une levée du blocus de la coalition internationale sur le Yémen, notamment le port occidental de Hodeïda, afin de permettre aux navires de décharger le carburant, la nourriture et les médicaments dont les civils yéménites ont désespérément besoin », a souligné M. McGoldrick.

Avant le retour au calme mardi matin, la capitale yéménite a subi une nuit de frappes aériennes : 25 au total, selon le Coordonnateur humanitaire. La veille, la coalition sous commandement saoudien avait exhorté les civils à se tenir à « plus de 500 mètres » des zones sous contrôle des Houthis, laissant supposer une intensification de ses raids.

Les combats qui ont éclaté il y a près d'une semaine à Sanaa ont fait 234 morts et 400 blessés, dont 383 gravement atteints, selon un bilan communiqué mardi par le CICR sur Twitter.